Entre les lignes : La liberté s’apprend.. un destin birman


Fanny Cheyrou
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/09/2018 PAR Joël AUBERT

Le récit de sa vie… Dans ce pays, aujourd’hui montré du doigt pour l’épuration ethnique dont sont victimes les Rohingyas sous l’oeil indifférent de celle qui fut, en 1991, prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi « dont nous espérions qu’elle réparerait les blessures endurées par le peuple depuis des décennies. » Ce pays dont l’auteur nous rappelle, ou nous apprend, qu’il est « un patchwork d’une centaine d’ethnies différentes meurtries par des années de dictature et une âme guerrière propre à chacun des peuples qui la constituent. Une terre rouge sang, gorgée de mines d’or, de jade et de diamants. »

 Enseigner aux enfants que la liberté s’apprend

Alors, à la faveur d’un nouveau voyage de Fanny là-bas, à Myitkynia, capitale de l’Etat kachin, pendant neuf jours, Naw Ja a ouvert son monde à celle qui avait pressenti son extraordinaire destin. C’est ainsi que Fanny nous livre, à la première personne, dans la peau d’un être pudique qui a beaucoup appris de la bible, la transcription du chemin de Naw Ja, lui qui « veut enseigner aux enfants nés sous la dictature que la liberté s’apprend ». Un récit vraiment hors du commun: la quête éperdue d’un père qui a quitté sa femme et ses enfants et qu’il retrouvera, interdit, au terme des pires dangers dans la jungle, un impossible dialogue, la naissance d’une petite sœur à laquelle son frère et lui vont assister aidant leur mère, seule et sans secours, l’école où il se retrouva au milieu des enfants de riches marchands, de militaires et de diplomates, sans pouvoir donner le meilleur de lui-même avec pour seule nourriture le bol de riz quotidien, les mensonges payés de coups de bâtons, la déchéance, aussi, de ce frère se piquant à l’héroïne au milieu d’autres jeunes dans ce « Triangle d’or » où vivent les kachins et ces montagnes couvertes de champs de pavot, de ce frère qu’il voulut sortir de la dépendance avant qu’il ne meure, de cette grand mère qui soulageait ses peines, de ce prêtre qui lui contait l’histoire de la Birmanie. De ces études aux Philippines où il a cru apercevoir ce qu’est une démocratie… Arrêtons-là: il y a tant d’épisodes à découvrir pour comprendre ce pays, en effet à l’âme guerrière

« Notre pays n’est pas pauvre, c’est le système qui le rend pauvre. Rien n’est fait pour laisser une place à la paix. Et s’il n’y a pas de paix, il n’y a pas de liberté » Cri du cœur d’un combattant de la paix et de l’éducation que l’association « Enfants du Mékong » va aider à fonder sa propre école, dans sa province natale.

La liberté s’apprend un destin birman – Naw Ja Gawlu avec Fanny Cheyrou – éditions Bayard 17,90 euros

Editions Bayard

 

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Dordogne
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles