Entre les Lignes: Atlas des amours fugaces de Thierry Laget.


Arbre Vengeur éditions
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 09/02/2014 PAR Anne Duprez

Thierry Laget saute du coq à l’âne avec maestria. Il crée et dépeint huit situations toutes très différentes, dans lesquelles, grâce à de multiples références artistiques ou littéraires il en appelle à nos propres sens. Le résultat est détonant et étonnant : on est surpris, dans le bon sens du terme, à chaque coin de page où l’on croise, comme on le ferait au coin d’une rue, ses amoureux atypiques. Son atlas est une mosaïque où l’amour se révèle d’ombre et de lumières, comme autant d’images savamment décalées, révélées en douceur, ou en couleurs, par l’attaque mordante d’une alchimie dont l’écrivain a le secret.

C’est à Delhi que le voyage amoureux débute. Tout en sensualité. Les sentiments y sont des couleurs, des éclats au cœur d’une blondeur sépia. Les sens s’y entremêlent, le goût, l’ouïe, le toucher… Laget évoque le « chromatisme d’un son »,  un « chant aigre »,  des « arpèges minéraux ». Le chaud et le froid y étincellent entre chrome et cuir.  Les phrases s’enroulent comme des voiles, l’écriture est comme un chant murmuré à l’oreille, lequel, loin d’être une berceuse éveille les sens. Magnifique Chandrika.

Une page se tourne : on est à Paris. Où l’aube n’est pas le matin, mais la virginité du jour, avant la brûlure. Le temps des derniers rêves, de la vision onirique d’une mariée lumineuse et calme glissant dans l’onde noire de la Seine : l’Ophélia du peintre John Everett Millais, préraphaélite du milieu du 19ème siècle. Le temps s’emmêle et devient fou, l’amour avertit de sa chute. Ô temps suspend ton vol.  

Cet Atlas nous entraîne aux confins des sens : là où les amours, pas encore consommées, pas encore consumées,  se consomment, se consument à  la lueur grêle d’une chandelle dans l’ombre, fragile et timide parfois, mais indéfectible. Un rempart contre la nuit engloutissante de l’oubli. Elles se consomment dans la légèreté du tintement discret, et presque irréel,  d’un bracelet d’argent sur un autre. La vibration de l’Amour est partout, dans l’éphémère et dans l’éternel à la fois. Il est aussi là où on ne l’attend pas, dans le regard d’une fille au plus sombre du dénuement et du chaos. Il est aussi frère de l’humour ce qui ne gâche rien.

« Atlas des amours fugaces »: une idée de bijou pour la Saint Valentin, moins cher qu’un billet d’avion, mais sans aucun doute cher à tous les coeurs qui accepteront de se laisser dévorer par sa vivifiante magie. 

www.arbre-vengeur.fr
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