Entre les lignes : Le pape Clément V en son château bordelais


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/04/2018 PAR Joël AUBERT

La fascination conduisit le jeune étudiant en Histoire, puis en Histoire de l’Art et Patrimoine, à consacrer, déjà, son mémoire de Master à « La mise en valeur patrimoniale des châteaux Clémentins à travers l’exemple du château de Villandraut ». Il faut croire que cette trouble attirance ne se dément pas puisque, au delà d’un vibrant plaidoyer que l’on ne peut que partager pour la défense du patrimoine, assorti de suggestions pour en faciliter la sauvegarde, l’auteur rouvre le dossier noir de Bertrand de Goth. De ce fils de hobereaux gascons qui, après de brillantes études de Droit Canon, et notamment un séjour à l’Université de Bologne, allait devenir, en Avignon, le premier pape français. Et, selon le jugement de l’Histoire, « ce pape maudit » qui allait sacrifier l’Ordre des Templiers, dont le roi Philippe le Bel avait décidé la perte, avide de récupérer le trésor, ou à tout le moins, la fortune accumulée, pour renflouer les caisses du royaume. Un roi de France auquel le pape Boniface VIII s’opposa si vivement que Philippe le Bel diligenta son conseiller à Rome et, avec la complicité de la noblesse locale, le poursuivit jusque dans sa résidence d’été où il ne tarda pas à mourir. La voie était libre pour que la royauté obtint ce qu’elle recherchait : le contrôle de l’Eglise; Bertrand de Goth évêque de Saint Bertrand de Comminges puis archevêque de Bordeaux, qui fut proche de Boniface VIII devenait le pape auquel le roi de France aspirait. Clément V enfant de Villandraut et d’Uzeste devenait-il son obligé ? Comment ne pas le croire ?… Yannick Boutot que le destin de l’Ordre du Temple continue d’intriguer, comme tous ceux où ils sont passés, laissant les marques de leur empreinte et de leur pouvoir financier qui s’était nourri des croisades, à défaut de pouvoir lui rendre justice, met en évidence l’impuissance de Clément V. Certes, face au déferlement des accusations, notamment de reniement, qui atteignaient les Templiers, il ordonne une enquête pontificale. Celle-ci sera vaine, Philippe le Bel prenant tout le monde de court en les faisant arrêter le vendredi 13 octobre 1307, étape cruciale vers le bûcher, par épisodes, non sans que le pape, dont l’Ordre dépend, n’ait tenté de garder en quelque sorte son privilège de juridiction. Cette évocation de la disparition des Templiers ne saurait faire oublier « le pape bâtisseur », celui du château de Villandraut, qui fît achever la construction de la cathédrale Saint-André de Bordeaux et ériger la collégiale d’Uzeste où repose son tombeau, non plus que l’hommage rendu à une figure girondine de l’archéologie et du patrimoine Léo Drouyn.

Le pape CLEMENT V en son château bordelais, Yannick Boutot, éditions Gunten, 14 euros

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