Entre les Lignes: « Les fourmis n’aiment pas le flamenco », Auguste Derrière.


Le Castor Astral et Maison PoaPlume.
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/01/2013 PAR Anne Duprez
Les fourmis n'aiment pas le flamenco
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Là où les moustiques (premier tome des œuvres d’Auguste Derrière) nous avaient sérieusement aidé à piquer quelques fous rires, les fourmis chatouillent notre intérêt. Passée (avec bonheur précisons- le) la lecture des fausses réclames de la maison Poa Plume et « les petites annonces de Monsieur Pipotame », on en apprend un peu plus sur la vie d’Auguste, lequel tombe le masque et dévoile ce qui se cache derrière Derrière. Ainsi découvre−t−on les prémices de la création d’un génie, ses premiers gribouillis comme ces quelques vers parodiant le Cid, écrits à 9 ans sur un bout de carton (« O rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie, Fatale incontinance [sic…] j’ai encore fait Pipi «  A.D. 1901)… ses amitiés, ou inimitiés, dans le monde du spectacle et de ce que Paris compte d’étoiles.

« Devant moi, je vois Derrière
Devant Derrière, y a l’père Devant.
Le vent, soulevant sa soutane, dévoile son derrière.
Devant Derrière, le derrière devant !
C’est épatant ! » écrit Robert Desnos (« en petite forme ce jour là »).

Ces écrits sont émaillés de planches en couleurs : les posters rieurs, parmi lesquels figure en bonne place l’ « Ail Pod », premier diffuseur de musique transportable vendu avec sa gousse.

Certains trouveront peut−être que le rire est facile. Pourtant, on saluera une fois encore le travail des créateurs de Poa Plume : ces dessins qui, au-delà des textes, transportent dans une autre époque et une autre dimension. Et c’est bien là que se tient le charme de ces œuvres loufoques, là que la magie opère : dans cette faculté qu’on a enfant, mais qu’heureusement certains ont gardée, de dire « on aurait dit que ». On aurait dit que tu serais Auguste Derrière et que tu serais publicitaire, inventeur, philosophe… et d’un coup tout est possible ! Et c’est ça qui fait un bien fou. Le droit de tout dire, de tout tenter, de tout oser. Alors bien sûr rien n’est sérieux, rien n’est vrai mais simplement de penser à écrire « quand la raie manta, son nez s’allongit » ça mériterait bien une médaille !

Il y a encore des légions d’honneur qui se perdent.

« Les fourmis n’aiment pas le flamenco » Auguste Derrière, Le Castor Astral/ Maison PoaPlume 2011.

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