Entre les lignes: Pierre Sadran la mémoire – de Sciences Po Bordeaux- en partage


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/10/2018 PAR Joël AUBERT

Et l’homme, le brillant universitaire, spécialiste de la décentralisation qui dirigea l’Institut pendant treize ans, de 1985 à 1998 , des années marquées par de nombreuses évolutions et une ouverture au monde remarquable, était le mieux placé pour conjuguer les temps forts de la maison et pimenter cet ouvrage, nécéssairement sérieux, de savoureuses anectodes …

L’histoire de l’IEP de Bordeaux – où j’ai eu l’honneur d’enseigner en tant que modeste professeur associé – ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui, ce qu’elle est devenue, si de grandes figures des Facultés bordelaises n’avaient perçu l’intérêt d’y enseigner, dès sa création, de Maurice Duverger son premier directeur à Robert Escarpit, en passant par l’historien Yves Renouard, le géographe Louis Papy, Jean Stoetzel, le fondateur de l’Ifop, Jacques Ellul mais aussi, et ce fût un atout considérable pour la notoriété de l’Institut, des enseignants venus de Sciences Po Paris. Par exemple deux maîtres des requêtes au Conseil d’Etat, Christian Chavanon et Bernard Chenot.

De supplément d’âme…

Pierre Sadran, lui-même étudiant à l’IEP, témoigne de la période singulière des années d’avant mai 68, de l’itinéraire qui l’y amena et illustre l’époque où prévalait le plus souvent le double cursus, l’Institut étant vu comme un « supplément d’âme » aux études de Droit ou Lettres. « La scolarité à l’IEP avait en effet tout pour plaire. Elle était, en premier lieu, largement interactive, à une époque où l’enseignement dans les Facultés avait tout « d’une grand messe mandarinale où les officiants en toge rouge et noire ( pour le Droit) ornée de l’épitoge barrée d’hermine, délivraient du haut de la chaire une parole magistrale que rien n’était supposé interrompre.» !!! Et puis vint le second temps, celui de l’émancipation (1968-1990) marqué notamment par la bataille menée contre l’administration du budget, et une longue attente de cinq ans, débouchant, en 1989, sur un statut tant attendu et l’autonomie. A lire absolument pour bien comprendre la toute puissance de l’administration centrale.

…A grande Ecole.

Va pouvoir, alors, s’ouvrir la période de ces années d’expansion (1990-2018) que Pierre Sadran résume ainsi : « Une grande école au cœur de l’université, les Accomplissements, les Défis à relever. » Passons, rapidement, sur l’épisode de la localisation un temps envisagée à Bordeaux-Bastide et finalement consacrée à Pessac, sur le campus, dans un établissement tout neuf qui vaut à Alain Rousset, président du Conseil régional, ce compliment: « son attention à l’Université et à la recherche en général et à Sciences-Po Bordeaux en particulier, jamais démentie, est remarquable et le distingue au sein de la classe politique. » Pierre Sadran évoque les défis d’aujourd’hui, celui de la croissance vers les 3.000 étudiants, avec la difficulté d’un « taux de sélectivié à l’entrée qui reste le plus restrictif de France » . Et, l’ancien directeur de suggérer qu’il serait sans doute utile « de reprendre la mise à l’étude d’un vrai concours commun. Incluant Paris, car c’est avec lui qu’il y a le plus grand nombre de candidatures multiples.. » Autre défi, l’actualisation du modèle pédagogique dont l’auteur indique que l’actuel directeur, Yves Déloye, a fait à raison « une priorité pour les années à venir » et pour lequel Pierre Sadran apporte quelques idées précieuses. Une manière de transmettre et partager, inscrite dans un épilogue qui ressemble à un homme qui sait le prix de la durée et la résume avec modestie : «  Soixante dix ans: bref espace d’une vie humaine, bien peu de choses pour une institution. Le temps, cependant, de faire, et de se faire ; obstinément. »

 PIERRE SADRAN: La mémoire en partage Sciences Po Bordeaux (1948-2018) « Territoires du Politique » Le BORD DE l’EAU 20 euros www.editionsbdl.com

A noter: ce vendredi 19 octobre  à 17 heures à la station Ausone, rue de la Vieille Tour à Bordeaux, Pierre Sadran sera l’invité des « Rencontres Sciences Po – Sud Ouest »

 









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