Entre les Lignes: « Souvenirs de Rugby » Adolphe Jauréguy.


Editions Atlantica
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/05/2013 PAR Anne Duprez

Doit-on le rappeler? Adolphe Jauréguy est un des héros du rugby d’après guerre (« la grande », celle de 14-18) qui, aux côtés des Borde, Crabos, Chilo, Cambre, Lubin… s’est frayé un chemin plus que glorieux des terrains régionaux à l’équipe nationale. Dignes coqs sportifs à l’accent rocailleux des torrents et des gaves, à l’âme fière et chantante des Basques, ils ont écrit une page héroïque de l’histoire de l’ovalie, peut-être l’une des plus belles: celle d’un temps où la passion du sport et la fraîcheur du jeu primaient à coup sûr sur l’argent, quitte à en passer par quelques débordements pour autant très « bon enfant ».

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Jauréguy se rappelle: sa plume court, facile, comme un athlète dont rien n’altère le talent. Son piquant n’a de plus rien à envier à celui du piment d’Espelette. Il raconte, dans ce texte paru pour la première fois en 1927, comment il a du quitter – à 12 ans et à regrets – les frontons d’Ostabat pour rejoindre le Collège de Bagnères de Bigorre. La punition se transforme vite en révélation, lorsque le directeur du Collège, « las de distribuer des retenues » autorisa la pratique du rugby pendant la récréation. L’engouement fut tel que les équipes comptaient…25 joueurs, « ce qui ne manquait pas de brouiller quelque peu [le] jeu qui devenait une suite de bousculades »! Quand le directeur propose ensuite de passer les jeudi au grand air, que le professeur de gymnastique choisit les meilleurs pour constituer une équipe de 15 joueurs (« Les Bruyères »), le jeune Jauréguy en est. Passe décisive. Naissance d’un destin. Se dessine alors, en multiples tableaux tous aussi truculents, un vivifiant goût du jeu et de la compétition, mâtiné de bonne chère et de fraternité.

Florilège:  » Rieu, notre arrière, le frère de celui qu’on appela plus tard la brouette scientifique, ne se trouvait précisément pas dans un bon jour et manquait toutes ses réceptions. Son trouble et son émoi n’étaient pas sans excuse, car il avait participé une heure avant à un banquet de vignerons bordelais. Pendant toute la partie, expliquait-il après le match, j’ai vu deux ballons et … j’ai toujours attrapé le mauvais.« 

Ou encore, ce portrait de Ramondou: « L’ex boulet rouge, pilier redoutable et redouté de l’époque héroïque du rugby, qu’il aimait à raconter à table, en maniant une dame-jeanne, dont il se versait de fréquentes rasades, de piquantes anecdotes dont il avait été le héros et parfois la victime. Il prétendait entre autres que, pour avoir mordu l’arrière Caujolle à la cuisse, les concitoyens de sa victime le brûlèrent en effigie sur la place de Tarbes. A dater de cet évènement mémorable, la foule, lorsque Ramondou jouait sur un terrain autre que les Ponts-Jumeaux, lui jetait des muselières. »

Anne DUPREZ

 

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