Festival Satiradax : La dérision et la déraison toujours au rendez-vous


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/05/2013 PAR Stéphane Baillet

@qui! – Troisième édition pour ce festival pas comme les autres, comment en expliquez vous le succès ?
Marc Large  – Son succès est probablement dû à son caractère unique. C’est le seul festival de la satire. Dans son sens premier : le mot satire vient de l’indo-européen « mélange », « pot-pourri », « repus », « rassasié », « saturé ». Plusieurs disciplines autour d’une même expression : concerts, spectacles, conférences, dessin de presse, cinéma, etc… Il y a une ambiance particulière qui fédère jeunes et vieux, gens de toutes catégories sociales… Une ambiance bon enfant placée sous le signe du rire. Notre époque a besoin de rire. Le politiquement correct fatigue les nostalgiques de Coluche, Desproges, Brassens… Il y a un besoin de se lâcher et de désacraliser. La dérision et l’autodérision permettent de supporter les mauvais côtés de la vie.

@! – Comment vous est venue l’idée de Satiradax ?
M. L. –  Par manque. J’ai fait le festival que j’avais envie de vivre en tant que festivalier. Je sentais en moi une frustration quand j’allais à un festival de théâtre, de cinéma ou de dessin. Je me disais : « pourquoi pas les trois en même temps ? ». Pourquoi ne pas décloisonner les disciplines, pourquoi ne pas mêler dessinateurs et acteurs, chanteurs et journalistes ? J’aime fédérer, créer des rencontres. L’an passé, Edouard Baer a passé beaucoup de temps avec les dessinateurs et les bénévoles. Daniel Prévost était beaucoup avec Zebda ou Rémi Gaillard. C’est le but de ce festival, faciliter les rencontres. Une fan de Satiradax a écrit, un jour : « Satiradax est le seul festival où les gens sont des stars comme les autres ». J’aime cette définition. 

@! –  Comment bâtissez vous la programmation ?
M. L. –  C’est à chaque fois un travail de plusieurs mois. je recherche des gens qui s’inscrivent vraiment dans la satire, la caricature, la rébellion, le non-conformisme, l’humour, la provoc intelligente. Ensuite, je cherche une particularité, chaque année, qui offrira au public une exclusivité : soit des retrouvailles, soit des adieux. Le retour de Zebda, les adieux de Marcel et son orchestre, le final de Guy Bedos, le centenaire du Canard Enchaîné, etc… Après, je cherche l’équilibre entre les offres, concerts, spectacles, conférences, cinéma. Que tout soit bien équilibré et représenté.

@! – Mocky, Bedos et bien d’autres sont à l’affiche cette année… La barre est haute…
M. L. – Mocky et Bedos, ce sont deux piliers de la satire française. Comme le Canard Enchaîné. Dans un autre registre, Didier Super va rassembler un public d’une nouvelle satire, d’avantage grolandaise. Yvan le Bolloc’h nous emmènera du soleil en plus du sourire. Et puis David Salles et Bruno Salomone qui explosent en ce moment… Il y aura aussi le plaisir de retrouver les Hurlements de Léo dans une nouvelle formule : Camping de Luxe.

@! – Quel est le type de public auquel vous vous adressez ?
M. L. –  Je crois qu’il n’y a pas de public type. Un jeune qui va rire avec Rémi Gaillard ou Fabrice Eboué, ne va pas forcément aller voir Daniel Prévost ou Christophe Alévêque. Et pour un festivalier qui a une autre culture, ce sera l’inverse. Pourtant, tous ces invités sont des satiristes. Les seuls critères pour un festivalier qui apprécie Satiradax, ce sont l’autodérision, l’humour, la désacralisation, la liberté d’expression et l’ouverture d’esprit. Et ça, ça n’a pas d’âge, pas de sexe, pas de couleur, pas de chapelle.

@! – Quels sont les temps forts de cette troisième édition ?
M. L. – Une plus grande vitrine offerte au dessin de presse avec des dessinateurs de tous les titres satiriques. Le centenaire du Canard Enchaîné, la cérémonie d’ouverture du festival avec les têtes d’affiche et de nombreuses surprises…

@! – Comment voyez vous évoluer le festival ?
M. L. –  J’ai toute une liste de noms qui s’étoffe, d’année en année, pour les prochaines éditions. Il y aura toujours des satiristes. On ne sait pas encore comment ce festival évoluera. Il a parfois fait l’objet d’un clivage politique à Dax. La majorité étant pour, l’opposition se manifestant contre… On trouve cela ridicule car les invités sont très souvent indépendants, des électrons libres. S’ils se sont moqué de Sarkozy, ils se moqueront aussi de Hollande. Mais pour comprendre ça, il faut une bonne dose d’autodérision, de tolérance et d’ouverture d’esprit…

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