Grand Parc à Bordeaux : l’Annexe B du lycée Condorcet réinvestie par les artistes

Création et mètres glissants Rétrocédées à Bordeaux par la région, les seize salles de classe vides attendent désormais leur transformation. On parle de « mètres carrés glissants » pour désigner ces espaces vacants, dans l’entre-deux, dont le caractère désaffecté n’est que temporaire. À Bordeaux, le choix est fait : quand une utilité peut leur être trouvée pour des coûts minimes, la mairie fera toujours en sorte de leur donner une deuxième vie. C’est le cas à l’Annexe B : aux normes, à 5 mn du tram et équipé d’un parking, le bâtiment a tout pour plaire. La ville estime que les quelques travaux nécessaires avant la réouverture du bâtiment ne devraient pas excéder les 15 000 €. La décoration n’est pas neuve, tableaux noirs et paillasses occupent encore les pièces, mais les salles, une fois habitées, devraient facilement redevenir hospitalières, et pourraient accueillir 2 à 3 artistes chacune, soit une cinquantaine en tout. La solidarité et le partage ne sont pas oubliés ; des liens avec le quartier, et notamment les écoles voisines, seront développés au fil du temps.

1 000 m² dès 2016Photographes, sculpteurs et plasticiens pourront investir les lieux début 2016 pour un loyer très modique – une cinquantaine d’euros par mois, simplement destinée à couvrir les dépenses en eau, électricité et chauffage. Des portes ouvertes seront organisées fin septembre pour faire visiter les lieux. Elles seront accompagnées d’un appel à projet de la direction générale des affaires culturelles de la ville (DGAC), à destination des acteurs culturels locaux actifs dans le domaine des arts plastiques et visuels. Décembre verra une commission, présidée par Alain Juppé, et composée de représentants de la ville, des associations gestionnaires et d’experts du CAPC et de la DRAC (Direction Générale des Affaires Culturelles), choisir les artistes auxquels les ateliers seront attribués. Une convention de 24 mois, renouvelable 12 mois supplémentaires, sera accordée. Les candidatures seront sans doute nombreuses ; des sollicitations ont d’ores et déjà été reçues.

Bordeaux soigne ses artistes L’Annexe B n’est pas la première entreprise de ce type. Au vu du succès de la Caserne Niel, de l’Espace 29 ou des Vivres de l’art, Bordeaux peut se féliciter de son soutien à la culture et aux artistes. Comme l’explique Fabien Robert, « Des bâtiments vides, il y en a très régulièrement. Et certains ont un vrai potentiel ». En parallèle, d’autres projets d’ateliers, permanents cette fois, sont en cours d’élaboration, notamment dans le quartier Ginko. Il faut bien sûr garder à l’esprit que les bâtiments vides, eux aussi, ont un coût. La nécessité de les fermer et de les surveiller en fait malgré tout un poste de dépenses pour la ville. L’initiative lancée par la mairie a tout l’air d’une stratégie gagnant-gagnant.