Interview : Focus sur le réseau des MJC, en Région et au-delà, avec Gilles Le Bail, délégué général de la FFMJC


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/05/2010 PAR Isabelle Camus

@qui ! Quel est aujourd’hui le rôle des MJC dans notre société ?

GLB : Les MJC ont un rôle d’animation et de structuration du territoire. Elles développent des projets d’éducation populaire, elles agissent pour la démocratisation de l’accès aux savoirs, pour le développement des pratiques artistiques, la diffusion de la connaissance au plus grand nombre, à tous les âges de la vie. La FFMJC que je représente, a entrepris une relecture du projet des MJC pour lui redonner une visibilité et être en capacité de faire des propositions sur la société de demain auprès du gouvernement et sur le terrain. Un texte, coprésidé par l’Association des Maires de France (AMF) et l’Association des Départements de France (ADF) a été présenté auprès des parlementaires et de la presse le 20 octobre dernier. Elaboré avec les associations, les élus, les artistes et les jeunes, notre document intègre une grande partie de leurs propos et propositions. Car, au-delà de son contenu et de sa forme, le Manifeste est également une démarche de co-construction à la fois politique, au sens large du terme, hors de toute démarche politicienne, et toujours dans le respect des valeurs républicaines et laïques.

@qui ! Quelle est la pertinence d’un projet d’éducation populaire de nos jours ?

GLB : Le lien qu’il faut développer entre les concitoyens et les pouvoirs publics est à renforcer. Référons-nous au fort taux d’abstention des dernières élections, notamment chez les jeunes. L’avenir de notre démocratie en dépend. Il nous faut impérativement ré-interesser la société civile au débat public en balayant chacun devant notre porte. Les MJC qui sont des lieux où jeunes et adultes pratiquent des activités sportives, culturelles ou artistiques, doivent s’interroger sur comment remettre le débat public au sein de leur quotidien et continuer à former des citoyens actifs et responsables. C’est également le rôle que veut jouer le Manifeste. D’autre part, notre réflexion et notre champ de recherche se sont étendus au monde de l’université, de la recherche et du travail, de l’économie sociale et solidaire pour un balayage et un éclairage élargi et plus global.

@qui ! Quel est l’avenir des MJC à l’orée de  la réforme des collectivités territoriales et la perte du financement de la taxe professionnelle ?

GLB : La question se pose de savoir comment nous allons pouvoir  continuer à développer des services de proximité  avec des moyens en baisse. L’Etat se retire du local, et les associations et les collectivités qui sont en première ligne pour répondre aux besoins de la population s’interrogent sur leur capacité. Actée par le gouvernement fin décembre et active depuis le début de l’année, la réforme de la taxe professionnelle, qui n’est plus compensée par la taxe carbone, laisse tout le monde dans le plus grand flou. Les collectivités ont voté des budgets en baisse. La question est de savoir si l’Etat va compenser, et comment, le manque à gagner. Rappelons la forte fiscalité qui est imposée aux MJC sur la taxe sur les salaires. Le cas du Conseil général du 93 qui a voté son budget en déficit, alors que c’est constitutionnellement impossible, fait office de test. Nous sommes très attentifspour voir quelle  va être l’attitude de l’Etat et ce que Bercy va proposer pour que le Conseil Général ne soit pas en déficit. En attendant, des baisses de financement  de 10 à 30% dans les départements d’Aquitaine sont à envisager.

Isabelle Camus

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