Interview : La pop vocale de The Bewitched Hands, en concert ce vendredi 7 octobre aux Rendez-Vous des Terres Neuves à Bègles


Simon Cassol
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 07/10/2011 PAR Thomas Guillot

@qui – Ça fait déjà trois fois que vous venez au Garorock, pourquoi toujours dire oui à ce festival et qu’est-ce que vous appréciez dans ce festival ?
The Bewitched Hands
Déjà parce qu’ils nous ont fait jouer il y a trois ans alors qu’on n’avait pas sorti l’album. On était passé en « découverte » à 15h. L’année d’après, ils nous fait jouer à 18h. Et cette fois, à 22h. On gagne trois heures tous les ans. L’année prochaine on jouera à minuit. C’est le premier festival où on joue à une heure correcte. On a fait des gros festivals comme les Eurockénnes ou Dour. Mais comme on n’avait pas de disque, on jouait à 16h ou à l’ouverture des portes. C’est un peu un cadeau empoisonné. Les gens arrivent. Il n’y a personne. Le public n’est pas chaud. Mais là, jouer à 10h du soir sur un gros festival comme ça, devant autant de gens, c’est une première.

@ – Abandonner les deux tiers de votre nom, c’est un coup de promo ou de la maison de disque ?
T.B.H. –
C’est à la fois ça, on va pas non plus faire la langue de bois, et à la fois parce que le nom était écorché à mort. C’était une question récurrente : « Pourquoi un nom aussi long ? ». Et maintenant la question c’est : « Pourquoi avoir raccourci votre nom ? ». Plus ça allait, plus les gens nous appelaient The Bewitched Hands, donc ça s’est fait naturellement. Mais en même temps, même si on a raccourci le nom, les gens ne savent toujours pas l’écrire parce que la dernière fois j’ai vu « Bowie Chance ». Donc on va s’appeler The.

@ – Vous pouvez nous parler un petit peu de la scène reimoise ? On sent que c’est vraiment en ébullition en ce moment.
T.B.H. –
On peut pas parler de « scène reimoise », c’est maximum quinze personnes. Enfin, il y a beaucoup de groupes à Reims mais ce qu’on appelle « la scène reimoise », en fait, ce sont des gens qui se connaissent depuis un moment. C’est The Shoes, Yuksek, Brodinski et d’autres qui arrivent. C’est un peu dur à expliquer. En fait, The Shoes avant, c’était un groupe qui s’appelait The Film. Ils sont partis sept ans à Bordeaux. Et à Bordeaux, il y a un truc : tout le monde joue avec tout le monde, il y a plein de groupes éphémères. Et quand les mecs de The Film sont revenus à Reims pour monter The Shoes, ils ont un peu ramené ce truc là de collaboration. Nous, on connaissait Yuksek, mais par sa musique. En plus, c’était vraiment le début des années 2000. Il y avait les mecs qui faisaient de l’électro et ça se mélangeait pas trop avec les mecs qui faisaient de la pop. Et puis à Reims, il y a jamais eu de groupe qui a été connu nationalement. Et le fait que Yuksek sorte un disque dans une maison de disque, ça a un peu débloqué les choses. Il y a toujours eu une sorte de complexe d’infériorité. On a toujours eu une scène super riche mais c’était un peu utopique de penser qu’on pouvait vivre de ça.

@ – Et justement, comment ça s’est passé avec The Shoes ? C’est eux qui vous ont contacté ou l’inverse ?
T.B.H. –
C’est beaucoup plus simple que ça. On se connait depuis quinze ans, certains encore plus (le frère d’un des membres joue dans The Shoes). La scène reimoise c’est un milieu très familial et incestueux. On a plein de projets ensemble qui sont pas forcément connus, où on va juste faire deux-trois concerts à Reims. On a toujours fait de la musique ensemble. On va se faire écouter des trucs, quelqu’un va venir chanter sur un morceau ou avoir une idée dessus, c’est super naturel. On appelle pas l’agent de l’autre pour communiquer.

@ – Dans la composition comment ça se passe ? Est-ce que tout le monde vient apporter sa pierre à l’édifice en musique et en textes ?
T.B.H. –
En fait, les Bewitched Hands, c’était un peu le All-Star Band de Reims où tous les gens qui ont joué pendant des années à Reims qui se réunissaient. Donc chacun amenait des morceaux et les autres jouaient dessus. Au début, il n’y a jamais eu de morceau 100% Bewitched, c’étaient des morceaux qui existaient avant. Mais maintenant chacun peut ramener une idée. Par le fait d’avoir beaucoup jouer ensemble sur scène, on sait d’avance laisser de la place au autres. Avant, on proposait une compo qui était finie. Et puis surtout, il y a beaucoup de chant dans le groupe et on sait d’avance qui peut faire quoi dans les harmonies vocales. Ça donne quelque chose de plus homogène et ça se ressentira sûrement sur le deuxième album qu’on commencera à enregistrer à l’automne.

@ – Et finalement votre manie à chanter tout le temps tous ensemble c’est parce que tout le monde voulait faire chanteur ou parce que vous avez vraiment un amour pour la pop vocale ?
T.B.H. –
C’était pas vraiment travaillé. On était essentiellement un groupe de bar, avec des tambourins et tout ça, où quand tu arrives, t’as déjà bu dix bières et tout le monde est un peu… Du coup, tout le monde chantait parce que c’était plus sympa. On fait pas de la musique triste. Le truc d’harmoniser les voix, c’est venu après, quand on a enregistré. On s’est dit qu’on pouvait pas non plus beugler sur le disque. Du coup, on a arrangé, réécrit, restructuré. Maintenant c’est plus organisé.

Propos recueillis par Thomas Guillot

The Bewitched Hands
Le vendredi 7 octobre à 22h15 aux Rendez-Vous des Terres Neuves à Bègles.
Crédit photo : Simon Cassol

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