Jean Pierre Got, l’affichiste retro bordelais par excellence


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 02/05/2009 PAR Piotr Czarzasty

Né à Bergerac en 1951, Jean Pierre Got travaille pendant plusieurs années en tant qu’agent commercial en vin à l’exportation. C’est par pur hasard et simple curiosité qu’il découvre et se consacre petit-à-petit à l’art de l’affiche publicitaire, en réalisant une première commande en 1992 pour les 100 ans d’existence d’une maison de négoce de Bordeaux. Après des débuts difficiles, le concept de pastiches des traditionnelles affiches publicitaires françaises de la Belle Epoque et de l’Art Déco, commence à connaître une réussite considérable. Et ce en attirant, avant tout, des clients d’outre Atlantique.

« La joie de vivre » autour du vin
Les affiches, de couleurs très vives et gaies, mettent en scène des personnages (essentiellement un homme et une femme) heureux et souriants exprimant une certaine « joie de vivre ». La thématique demeure presque toujours la même et tourne autour du vin qui apparaît, de manière plus ou moins subtile et explicite, à travers les comportements et actions des personnages de l’affiche qui semblent laisser régulièrement un petit « clin d’oeil facétieux » au public.

Les « trois unités »
« L’art de l’affiche c’est comme le théâtre. » explique Jean Pierre Got, «… on a aussi affaire à trois unités : premièrement un minimum de couleurs (trois, quatre au maximum), ensuite un sujet unique (avec un point focal et un espace de « respiration ») – faut surtout éviter de distraire l’attention – et enfin, le plus important, il faut que l’affiche soit compréhensible pour tous ». Mais une affiche laisse aussi son espace de sous-entendu. « Le but c’est qu’elle fasse plaisir à tout le monde, et en même temps, en introduisant une forte dimension jpg velosymbolique je veux que le spectateur se l’approprie individuellement, devienne le maître de son dessin, pour qu’il y voit ce qu’il a effectivement envie de voir. » raconte M. Got.

Non pas « vendre » mais « donner envie d’acheter »
Jean Pierre Got ne se considère pas néanmoins comme artiste. « C’est le client qui est le maître du dessin, pas moi. Il veut une affiche qui l’aide à vendre son produit, ça – je ne peux pas le faire, par contre je peux lui offrir quelque chose qui va donner envie d’acheter. » explique-t-il, en affirmant par ailleurs qu’il ne s’agit point de défendre l’alcoolisme. « Mes affiches ne sont pas vulgaires, vous n’y verrez jamais quelqu’un boire du vin » précise M. Got. « D’ailleurs, dans les pays du vin on n’est pas alcoolique, ainsi l’image que je veux donner des gens du vin est celle d’une convivialité et d’une joie de vivre ».

Hommage aux années glorieuses de l’affiche française
Une image qui reprend aussi, selon l’auteur, les qualités traditionnelles de l’affiche française. « Justement elle est amusante, joyeuse et fait toujours référence au passé » remarque le dessinateur. Un passé qui a d’ailleurs beaucoup inspiré Jean Pierre Got. « Je reviens notamment à Jules Chéret, le père de l’affiche moderne, et sa célèbre « chérette » – fille mignone, souriante toujours en mouvement ; et puis Roger Broder et les premières affiches de tourisme ». Il ne s’agissait pas pour autant d’en faire une copie ou faux semblant. « Il faut le traiter plutôt comme un pastiche, proposant un regard distancié, un peu caustique ».

Jadis agent commercial, aujourd’hui affichiste professionnel, Jean Pierre Got rêve encore d’une chose. « Je voudrais un jour pouvoir dessiner ce que je veux, que ce soit ma signature qui compte et non plus le produit ».

Piotr Czarzasty

http://jeanpierregot.online.fr/

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