L’actualité du roman noir – En douce de Marin Ledun


Editions Ombres Noires
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Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 23/11/2016 PAR Bernard Daguerre

C’est avec toute la brutalité d’un récit à suspens que débute l’histoire : cette habitante des Landes, un soir de 14 juillet séduit un certain Simon, travailleur forestier de son état, le ramène chez elle avant de lui tirer une balle dans la jambe, puis de le séquestrer dans le chenil où elle travaille. L’histoire enchaîne alors ses motivations : jadis infirmière et heureuse dans son travail, sa vie s’est fracassée dans un accident de la route qui lui a coûté 4 ans auparavant une jambe. Simon conduisait le véhicule adverse et elle l’a rendu responsable de sa déchéance sociale : le roman retrace dans une succession de flash-back la chute professionnelle, affective d’Émilie qui, en douce, glisse sur le toboggan de la perte de soi, de son estime autant que du rang social auquel elle était parvenue, elle, la jeune prolétaire : :« Elle remonta le fil de sa vie et fit l’inventaire des gens qu’elle avait connus. À chaque fois, le même constat d’échec, le même processus amer de décrochage et de déclassement social ». Astreinte à un « boulot de merde » – le nettoyage des cages de chiens- sans perspective affective (ses rares histoires sentimentales se cassent la figure, et elle entrevoit « la longue et monotone farandole de la condition pavillonnaire » celle d’une classe moyenne en chute elle aussi lente et douce, à travers la fugace liaison avec une jeune mère de famille), elle s’accroche à l’idée fixe de la vengeance.
L’histoire alterne les éléments du thriller et ceux du roman noir, dans une écriture toujours aussi dépouillée, directe et calibrée pour cogner sec et accrocher l’attention de son lecteur. Marin Ledun fonce dans les méandres d’un récit, nous entraînant avec lui dans les arcanes d’une révolte qui devient le  combat, pour lutter debout, de son héroïne.
Marin Ledun : En douce – Ombres Noires –  251 pages – août 2016 – 18 euros

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