L’Escampette s’installe dans la cité de l’écrit de Montmorillon


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 18/09/2019 PAR Julien PRIVAT

Dans le vieux Montmorillon, la cité de l’écrit et des métiers du livre, le haut de la rue Bernard-Harent (un compagnon de la libération originaire de Montmorillon) forme un Y. C’est dans ce Y que l’on aperçoit l’enseigne de L’Escampette. Un lièvre jaune tenant dans la main gauche un bâton de pèlerin, une idée de mouvement qui résume bien cette maison d’édition. Un endroit idyllique, face au musée de la machine à écrire et à deux pas de l’église Notre-Dame de Montmorillon, il surplombe la Gartempe, pour le bureau-boutique,  comme l’appelle, Sylviane Sambor, coordinatrice de la maison d’édition. Depuis le 26 juillet dernier, elle s’est installée ici, quittant Chauvigny. « C’est un pari volontariste qui a du sens. Je découvre et apprends doucement sur ce territoire. J’ai envie de m’y investir et de participer à l’aventure ». Son choix en a surpris plus d’un dans son entourage. Mais son excès d’optimisme et sa passion pour les livres l’ont emporté. Cette passionnée des belles lettres est, en quelque sorte, une « passeuse » de littérature.  « Je suis une militante du livre et de la lecture », résume-t-elle. Elle qui n’avait pas prévu de devenir éditrice, elle a dû prendre la succession de son mari, Claude Rouquet, décédé il y a quatre ans. Vincent Jacq, l’a soutenue dans cette démarche. Elle lui a d’ailleurs proposé d’endosser le costume de responsable de la littérature. « Vincent est l’un des premiers auteurs que Claude a publié en 1993. En 2016, j’ai publié de nouveaux ces textes. Je lui ai proposé de devenir éditeur, il a accepté. Depuis 2017, ensemble nous réorganisons et relançons L’Escampette », explique Sylviane Sambor.

Le bureau-boutique se situe rue Bernard-Harent à Montmorillon dans la Vienne. Sur la devanture le lièvre qui représente le logo de L'Escampette

A l’intérieur du bureau-boutique, des livres à perte de vue. Des livres publiés par la maison d’édition depuis maintenant 28 ans – elle a vu le jour en 1991 – un rayonnage particulier puisqu’ils sont dans des caisses en bois de bouteilles de vin. En général, il s’agit de Bordeaux, sans doute un clin d’oeil au passé bordelais de Sylviane Sambor. « Le vin est l’une de mes passions. Mais c’est aussi une allusion aux orientations qui vont s’affirmer à partir de 2020. » Autre coup de coeur de la coordinatrice de L’Escampette, le Portugal, sur des étagères en bois, elle y expose les publications de nombreux auteurs portugais. « Je suis tombée amoureuse de Porto. J’ai cherché des livres en français quand j’ai visité la ville au début des années 1990. À l’époque, il n’y avait rien ». Avec un ami journaliste, elle s’est lancée dans l’aventure de compilation d’un ouvrage. « Je ne trouve pas, donc je fais », sourit Sylviane Sambor qui fait preuve de beaucoup de détermination. « Je me suis mis à rencontrer des gens, des grands noms de la littérature portugaise pour écrire le livre : Eugénio de Andrade, Agustina Bessa-Luís (NDLR qu’elle qualifie de Marguerite Yourcenar portugaise) pour publier Saveur de Porto en 1991 ». Claude Rouquet, son mari, décide alors de créer la maison d’édition L’Escampette. Voilà comment débute l’aventure et pourquoi autant d’auteurs lusophones ont été publiés. L’Escampette dispose d’un fonds riche de plus de 150 auteurs et de plus de 300 titres de littératures française et étrangères.

« Je crois en l’avenir des espaces ruraux »

L’installation à Montmorillon, cité de l’écrit et des métiers du livre, constitue une suite logique pour Sylviane Sambor. Un endroit rêvé pour elle qui est tombée sans nulle doute sous son charme. Elle découvre le Sud du département de la Vienne, de part son rôle de suppléante du député de la 3e circonscription, Jean-Michel Clément. Elle a ressenti comme une illumination, il y a un an, en rencontrant des associations locales où il y avait des projets de réflexion sur des tiers lieux, l’économie solidaire. Des thématiques, qui lui parlent particulièrement, puisque Sylviane Sambor a suivi une formation au CNAM de Bordeaux pour obtenir un certificat de professionnalisation « innovation sociale – économie sociale et solidaire ». « J’ai eu envie de m’inscrire dans cette dynamique d’action du territoire. Je crois en l’avenir des espaces ruraux », précise-t-elle. Sa décision est prise, elle quitte Chauvigny pour Montmorillon. « Je fais le choix de quitter le périurbain pour la ruralité. Je crois qu’il faut faire ces paris aujourd’hui. Je ne cesse de rencontrer des gens qui font les mêmes. Il faut faire vivre ces territoires. »

Comment ne pas succomber au charme de ces petites ruelles de la cité de l'écrit et des métiers du livre

Bientôt 30 ans

Quand à L’Escampette, elle poursuit son aventure. « Nous fêterons nos 30 ans dans deux ans à Montmorillon ». Son dynamisme permet de développer plein d’idées et de projets autour de cet anniversaire symbolique. « Je pense publier un livre sur les saveurs de Montmorillon » Avec aussi bien d’anciens textes que des inédits notamment de Marc Pellecoeur qui a quelques attaches avec Montmorillon. Puis Saveurs de Montmorillon est une allusion à Saveurs de Porto. « Tout un symbole. Mais il y a aussi la volonté de continuer de la littérature générale, rassure la coordinatrice de L’Escampette. J’aimerais développer les sciences humaines et sociales avec la collection Savoirs et territoires. Chaque volume abordera une question sociétale en l’illustrant par un exemple local ». Hormis la collection Saveurs et territoire, une deuxième devrait bientôt s’ajouter au catalogue : L’Invention du socialisme. C’est elle d’ailleurs qui sera éditrice pour les sciences humaines et sociales. Un domaine qui lui tient particulièrement à coeur. 

L’installation de la maison d’édition L’Escampette à Montmorillon, un coup de coeur pour Sylviane Sambor, « J’ai l’impression que ça va marcher ». En tout cas pour découvrir son enthousiasme et sa passion pour la littérature, n’hésitez pas à passer au bureau-boutique. « Attention ce n’est pas une librairie, j’ouvre le bureau de temps en temps au public ». Souvent les vendredis et les samedis, mais le mieux est d’aller faire un tour sur le site Internet de L’Escampette pour vérifier les horaires d’ouverture. L’Escampette écrit une nouvelle page de son histoire.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Vienne
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles