Eurorégion: avec l’Hermione, un axe Aquitaine-Euskadi


Phtos PQR et F.D
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/05/2018 PAR Felix Dufour

Comme un symbole: c’est  le Musée basque et de la tradition bayonnaise en bordure d’Adour qui avait été le théâtre de la présentation du Festival maritime qui avait lieu le week-end de Pentecôte à Pasaia avec la prévision d’une escale exceptionnelle de l’Hermione. Pour son deuxième grand voyage, intitulé « Libres Ensemble de l’Atlantique à la Méditerranée », une initiative citoyenne engagée par l’Organisation Internationale de la Francophonie et sous le patronage de Jean Claude Juncker, président de la Commission européenne devait être l’attraction de cette Première. Un geste fort aussi du Conseil régional Aquitaine qui a versé 4,8 millions d’euros d’investissement – sur 25 — pour ce navire qui a demandé 17 années de construction et s’est terminée en 2014.

 Izaskun Gomez, maire de Pasaia; Xabi Agote, président d’Albaola l’association qui  reconstruit le Galion du XVIe siècle,  » Le San Juan » et directeur du Festival Maritime de Pasaia; Denis Itxaso, député de la Culture, du Tourisme, de la Jeunesse et des Sports de la Diputacion de Gipuzkoa; Gérard Pons, adjoint au maire de Rochefort, Bertrand Sallé, délégué général de l’Association Hermione – La Fayette, Sandrine Derville, vice-présidente du Conseil régional de Nouvelle Aquitaine en charge du tourisme et Mathieu Bergé, Conseiller régional de Nouvelle Aquitaine et membre du Bureau de l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine-Euskadi-Navarre étaient présents pour ce premier lancement.

Las!! De mauvaises conditions météo au large du Portugal et des vents contraires ont conduit cet équipage de 80 membres à mouiller aux Canaries et à ne parvenir sur le petit port basque que mardi soir, escortés par des dizaines de voiliers et rappelant sa présence dans la rade d’une canonnade.

La « résurrection » de la Frégate de La Fayette

Hermione et gabiers basques et navarrais

 Cette escale de choix n’est pas anodine. Car, cela ne se sait pas beaucoup, mais c’est de Pasajes qu’en 1777 le Marquis de La Fayette a effectué son premier départ pour l’Amérique, trois  ans avant que, sur ordre du roi, cet officier et homme politique originaire de Haute-Loire n’embarque pour se porter, en mars 1780, au secours des insurgés américains en lutte pour leur indépendance face aux Anglais. Et il débarque 38 jours plus tard à Boston. C’est à bord de l’Hermione que se réunira en mai 1781 à Philadelphie, le jeune congrès américain.

Construite au XVIIIe siècle, l’Hermione originale est une frégate à nulle autre pareille: navire de guerre en service de 1779 à 1793. C’est une frégate de 12 (en référence au calibre de ses canons) portant 26 canons de 12 livres et 8 canons supplémentaires  Navire de 6 livres. En jargon naval on la dénomme « frégate de 26 canons », bien qu’à l’origine elle en ait porté 34. Elle fait partie des frégates construites à partir de 1777 à l’arsenal de Rochefort. Elle sombra sur des rochers au large du Croisic en septembre 1793.

La construction de sa réplique a été, rappelons-le, réalisée grâce à l’association Hermione-La Fayette créée en 1992 grâce à l’initiative de quelques membres du Centre international de la Mer et plusieurs élus de Rochefort alors que la corderie royale de Rochefort venait d’être achevée. Il faudra cinq ans avant que le projet ne se mette en place avec la réussite que l’on sait. 7000 membres  sont venus se greffer à l’association et 4 millions de personnes sont venues sur le chantier jusqu’à la mise à l’eau de la frégate jusqu’à son voyage inaugural en 2015 en 13 étapes. Véritable attraction, elle a accueilli 250 000 visiteurs dans l’année.

La solidarité avec l’Association Albaola et le « San Juan »

L’association de l’Hermione La Fayette, avec le relais du Conseil régional Nouvelle Aquitaine et un de ses conseillers régionaux et  animateur de l’Eurorégion, Mathieu Bergé ont été sensibles à l’initiative prise par l’association basque espagnole Albeola qui s’est inscrite dans la même démarche que « les Gens du Nord » de l’Aquitaine. En effet, à travers la construction du « San Juan », celle-ci favorise la préservation, la défense et la sensibilisation du patrimoine et de l’histoire de la culture maritime basque, tant sur son territoire qu’à l’échelle internationale. Une association qui devait se concrétiser donc par cette participation à la Fête maritime de Pasaia. Mais l’association est allée au-delà. En effet, quatre gabiers basques et navarrais ont été formés à Rochefort à la manœuvre d’un grand voilier et sont embarqués depuis Pasaïa, après une formation à Rochefort. Ainsi Yvon, Garazi, Maïtena et Xabi ont rejoint un équipage qui compte 30 nations différentes sous le commandement de Yan Carriou. Parmi les dernières escales de l’Hermione figure Bordeaux à l’occasion de la Fête du vin, du 14 au 17 juin, avec comme dans chaque port, comme dans tous les ports traversés, possibilité de visiter ce superbe navire. Grâce à ses nouvelles frontières, la Nouvelle Aquitaine s’est donc enrichie d’un nouveau joyau pour valoriser et  développer son économie bleue.



Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Charente-Maritime
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles