L’Ire des Marges: naissance d’une nouvelle édition à la Machine à Lire.


Anne DUPREZ
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 21/02/2013 PAR Anne Duprez

Emotion des mots lus, pour commencer. Quand un cri réveille soudain l’assemblée, un cri en forme de revendication : « HY−DRO−PO−NI−CA ! ». La comédienne Sophie Robin monte quelques marches, harangue l’assistance. Et lit. Quelques phrases qui disent beaucoup, tout en pudeur pourtant, tout en justesse surtout, quelques phrases du roman de Brigitte Comard. Quand les mots sont lus, soudain ils redeviennent vie. Soudain ça chahute à l’intérieur de soi. Quelque chose se passe, oui, quelque chose de fort. Quelque chose passe, de l’un à l’autre, de l’une à l’un, d’un auteur qui apparemment écoute, regarde et soudain dit le monde, révèle en douceur la dureté d’une vie, d’un destin interrompu.

La comédienne lit à trois endroits différents un extrait de chacun des trois auteurs qui, à tout jamais, seront les trois premiers : Brigitte Comard pour « Hydroponica », Renaud Borderie pour « Flappers », Francis Julienpont pour « Plain regards, moments de renouées ». Trois regards différents, trois genres différents : le roman, le théâtre et la poésie. Trois pour un même but, revendiqué par Bérangère Paboeuf : l’amour des mots. Chacun dans sa différence, sa marge de création, chacun sa colère à sa façon. L’Ire des Marges est, aussi, un manifeste. Celui d’un collectif qui ose et osera coûte que coûte pour que le cœur du livre apparaisse au grand jour, à l’image des ouvrages – « ce n’est pas un défaut de fabrication » insiste Luc Paboeuf – qui laissent visible le travail de reliure et ne se cachent pas derrière une couverture de faux semblants. Un vent de colère souffle  soudain sur le monde du livre et réaffirme les fondamentaux de la belle ouvrage et de la liberté. Oui, il faut parfois se mettre en colère pour que les choses avancent. Et pour que ce qui est en marge soit aussi une ligne à suivre.

Pour que les raisins de cette colère là portent leurs fruits, levons bien haut notre verre de Camarsac, et souhaitons, de tout coeur, à l’Ire des Marges que la récolte soit belle … Longue vie!

http://liremarges.jimdo.com/

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles