La belle résistance du festival de musique du Périgord noir


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/08/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

Le pari de maintenir la 38e édition du festival du Périgord noir cet été était osé, alors que la plupart des organisateurs des grands événements culturels ont jeté l’éponge en raison du contexte sanitaire lié à la Covid 19. Dès la fin mai, Jean-Luc Soulé, président fondateur du Festival indiquait vouloir maintenir un projet en proposant une programmation réduite. Les mélomanes ont eu droit à plusieurs concerts, du 6 au 10 août, une dizaine au total, au lieu de la trentaine de rendez-vous habituels. « Cette édition fut particulière, nous nous sommes adaptés au changement, au modèle sanitaire, à la nouvelle réglementation. Nous avons beaucoup travaillé avec le préfet et ses équipes pour faciliter le maintien de la saison. Les artistes étaient très désireux de jouer, la plupart n’avaient pas joué depuis plusieurs semaines. Il a fallu faire des choix, parfois douloureux, qui ont été imposés par la configuration  des lieux », explique Jean-Luc Soulé. Exemple, les églises de petite taille n’étaient plus adaptées du fait que la jauge du public ait été divisée par deux. Sur les concerts qui ont été maintenus, le public de mélomanes a répondu présent : à l’abbaye de Coly-saint Amand, deux concerts ont réuni quelque 300 personnes.
Dans plusieurs lieux, c’est le choix du plein air qui a été fait, notamment à Montignac. « Nous avions retenu Lascaux IV où nous aurions pu réunir 160 personnes, le concert de Montignac a au final rassemblé 400 personnes sur les terrasses de la Vézère. Nous avons pu maintenir l’action au cinéma avec Karol Beffa. Globalement, les places sont parties rapidement et malheureusement, nous n’avons pas pu satisfaire toutes les demandes, » précise Jean-Luc Soulé. Pour le public, il y a eu forte attente, avec de nombreuses demandes par téléphone ou internet de spectateurs venant d’autres régions. Chaque concert a enregistré un réél engouement. Les artistes non européens, originaires du continent américain ou d’Asie n’ont pas pu participer. « Cette saison avec neuf concerts s’est bien passée, il y en avait 27 prévus initialement. Nous avons pu proposer un vrai programme avec du jazz, du baroque, de la musique de chambre, tous les registres que couvre le champ du festival étaient bien représentés. Nous avons réalisé une billetterie meilleure que nous le pensions au départ. Sur les aspects budgétaires, la saison estivale devrait être équilibrée en dépit de la progression des frais techniques et de logistiques. Les collectivités et les mécènes ont continué à nous accompagner sur cette édition particulière », indique Jean-Luc Soulé.

Le « Bus de l’orgue » poursuit sa route vers la Grande région

Le festival du Périgord noir ne s’achève pas avec la fin août : un des objectifs de son conseil d’admnistration est de faire partager la culture musicale avec les publics qui en sont les plus éloignés, notamment en milieu rural et hors des temps forts de l’été. Toutes une série d’actions pédagogiques sont montées à l’année à destination des classes de collèges et de primaires. Parmi ces actions, le bus de l’orgue, qui existe depuis dix ans. Sous forme d’ateliers ludiques et créatifs, animés gratuitement dans les établissements scolaires et les maisons médicalisées, il permet de découvrir l’univers de l’orgue et de se familiariser avec l’instrument. Des sorties « découvertes » sont également organisées avec les professeurs et leurs classes pour apprécier les plus beaux orgues du territoire départemental  (Sarlat, Belvès, Saint-Cyprien, Cadouin, etc) et désormais au sein de la Nouvelle-Aquitaine. « Depuis deux ans, le Bus de l’orgue s’inscrit dans une dimension régionale, il se déplace en Corrèze, et désormais dans la Vienne et dans le secteur de Niort. Nous répondons aux attentes de la Région, qui soutient cette action. Nous allons d’ailleurs financer un nouveau bus et de nouveaux matériels dont trois orgues pédagogiques. L’investissement qui représente 80 000 euros est pris en charge par l’Etat, le Conseil régional, la fondation Safran pour l’insertion. Une de nos volontés est de toucher tous les publics, les seniors résidant en EPHAD, mais aussi les personnes en situation de handicap avec parfois des pathologies lourdes. Ces séances permettent à ces personnes d’améliorer les capacités cognitives et affectives en favorisant les échanges autour de la musique. C’est un projet qui me tient à coeur, «  détaille Jean-Luc Soulé. Le Bus de l’Orgue reprend donc la route dès les premiers jours de septembre  avec la rentrée scolaire : l’accent sera mis  sur le travail en petits groupes, compte tenu du contexte épidémiologique.

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