La plasticienne Mana, agitatrice de la vie culturelle à Ribérac


Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/06/2015 PAR Claude-Hélène Yvard

Mana, artiste , est bien connue des Périgourdins et des habitants de Ribérac, pour animer depuis plusieurs années, la vie culturelle de cette bourgade de 4000 habitants. Après avoir bourlingué à travers le monde, en Afrique, en Angleterre, vécu à Paris et à Londres, cette amatrice d’art au sens large (elle aime tous les arts sauf l’art conceptuel) a posé ses valises à Ribérac en 1996. « J’ai trouvé ici un lieu qui me correspond bien, où les gens sont accueillants. Mana a eu plusieurs vies : une vie danseuse, de sculptrice, de paysagiste de jardins privés, d’animatrice et de directrice de centre socio culturel, de guide jardinier conteuse… Elle a obtenu ce diplôme en 2005, à l’IUT de Périgueux. Aujourd’hui, Mana demeure plasticienne, même si elle ne peut guère se passer de belle musique. Au sein de son atelier, situé rue Notre Dame, près de la collégiale, elle peint. Son art est plutôt abstrait. L’architecture de ses campagnes, de ses villages, de ses villes, de ses routes, sous tous les angles, est son sujet privilégié. Mana projette sur ses toiles une réalité altérée et filtrée en laissant la matière se réorganiser selon les pigments et les terres récoltées au travers de ses voyages. À partir de ses récoltes, de suie, de pigments naturels, souvent dans le département de la Dordogne, qu’elle a définitivement adopté, Mana fait sa petite cuisine. Au final, ces toiles sont riches de diversité, parfois surprenantes, tantôt lisses, tantôt épaisses, souvent avec un effet craquelé. Son art abstrait, au travers des peintures à l’huile, “tente de percer les mystères et la profondeur de l’âme”. 

La cause des femmes et des artistesUne des oeuvres de Mana au service de la condition de la femme dans le monde

Mana travaille souvent “ses collections »  : les plus connues sont « les archéologies lunaires » et surtout celle consacrée à la condition féminine à travers le monde, qui a rencontré beaucoup de succès auprès des amateurs. Cette ardente défenseure de la cause des femmes, décide en 2007, de créer au coeur de Ribérac, le collectif Comtempora, en partant du principe que les femmes artistes sont moins exposées que leurs homologues masculins et que leur place dans les galeries ou musées est plus réduite.  Elles sont une vingtaine de cinq nationalités différentes. « Cette année, nous avons modifié les statuts, et nous pourrons désormais accueillir des hommes, » précise Mana.

Depuis huit ans, l’atelier comtempora 1 et 2 et la maison des artistes, situés près de la collégiale, accueillent des oeuvres d’artistes contemporains, en plus de ses oeuvres personnelles, tous les après-midis, toute l’année, sauf au mois d’août.  « Je côtoie de nombreux artistes à travers l’Hexagone et le monde. Le milieu sait que je ne prends pas de commission sur les oeuvres exposées ici.  C’est un choix personnel. Certains sont « de véritables coup de coeur », comme cette jeune sculptrice céramiste Maïa, et son travail autour de lignes superposées et entremêlées. « Toutes les personnes exposées ont un point commun : Elles sont professionnelles et sont inscrites à la maison des artistes. Il peut s’agir de photographes, de sculpteurs, de céramistes, de plasticiens. Seuls l’art conceptuel et, pour des raisons techniques, la vidéo n’ont pas leur place. « Peindre un radiateur, n’a aucun sens. » Femme de conviction, Mana considère que les artistes sont plus que jamais en danger de nos jours. C’est l’une des rares professions à n’avoir aucun statut social. » La maîtresse des lieux  travaille à la défense de la profession. Elle est aussi collectionneuse, la plus belle façon d’apporter son soutien. Mana reçoit chaque année en moyenne 5000 visiteurs, des connaisseurs, des amateurs, de simples curieux, des scolaires. Elle participe activement à la vie culturelle locale et on vient parfois de très loin voir ses expositions. Ribérac a eu la chance ces dernières années de recevoir des toiles d’artistes renommés ou en devenir.

La prochaine exposition a lieu du 4 juillet au 31 juillet.  Le public pourra découvrir les photographies du collectif féminin ZAPF, l’exposition « vu d’ici, vues d’ailleurs » à la maison des artistes avec Joëlle Poullain, céramiste,  des toiles de Cyril, des oeuvres de  Téo Andréani, peintre d’origine italienne. Ce peintre abstrait a toujours expérimenté plusieurs techniques et leurs mélanges. L’atelier Contempora 2 accueille des oeuvres de Cyril Borro, artiste peintre né à Bordeaux et de Frédéric Beaumont, photographe. Le vernissage de ces trois expositions a lieu le samedi 4 juillet à Ribérac, entre 18 h et 20h30. 

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