La Vieille-Eglise de Mérignac fait sa Fashion Week avec l’exposition « Tapisseries »


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Publication PUBLIÉ LE 25/09/2014 PAR Lise Gallitre

Quand l’art contemporain se confesseDevenu depuis plus de deux ans un lieu où la photographie s’expose et s’impose, la Vieille Eglise Saint-Vincent reste avant tout curieuse et soucieuse de mettre en valeur l’art, quelle que soit la forme sous laquelle il existe. De fait, près d’un an après l’artiste plasticienne Aline Ribière, c’est donc l’art contemporain qui se déploiera dans le cadre singulier du lieu mérignacais avec l’exposition « Tapisseries » de Daniel Dewar et Grégory Gicquel, présentée au public du 26 septembre au 7 décembre prochain. Le travail de ce duo d’artistes est, depuis juin dernier, connu des habitants de l’agglomération puisque c’est eux qui ont réalisé « Pantalon de jogging et mocassins à pampilles », autre oeuvre monumentale, cette fois-ci en marbre et en granit. Installée avenue Dorgelès, il s’agissait d’une commande publique artistique liée à la mise en service du tramway. Ici, on délaisse pantalons et chaussures et on habille le haut, et pas qu’un peu.

Une exclusivité « faite main » pour Mérignac Daniel Dewar et Grégory Gicquel, deux noms qui comptent dans le monde de l’art contemporain actuel. En 2012, ils ont reçu le prix Marcel Duchamp pour une sculpture monumentale baptisée « Gisan », une oeuvre de près de deux mètres représentant un plongeur palmé. Depuis ce prix, ils ont alors exposé au Centre Pompidou, au musée Rodin et au Palais de Tokyo. Et à la Vieille Eglise de Mérignac aujourd’hui. Avec « Tapisseries », cette dernière peut d’ailleurs porter ses neuf pulls avec fierté puisqu’il s’agit là d’une exclusivité, les pièces ayant en effet été  créées pour cette exposition. Baptême de l’air aquitain pour ces mailles grande taille imposantes et étonantes. Dans une Vieille Eglise, cohérent en somme.

300 kilos de laine en l’air Neuf pulls d’une trentaine de kilos chacun, ce sont donc environ trois cent kilos de laine qui flottent dans la Vieille Eglise, étonnants par leur ampleur, réchauffants par leur épaisseur, c’est une collection automne-hiver singulière qui se présente au public. Revendiquant une pratique du « fait main », Daniel Dewar et Grégory Gicquel se sont ici attaqués à la laine après avoir travaillé le bois, la pierre, la céramique ou la tapisserie. « Attaquer », il semblerait que le verbe soit ici adapté au projet des deux artistes puisque ces neuf pulls font chacun presque deux mètres d’envergure et ont été réalisés à quatre mains avec des baguettes en bois de cinq centimètres de diamètre. Obéissant tous au même patron, ils se distinguent grâce à leurs couleurs, le point de tricot employé (point de riz ou point de blé) et le motif réalisé, si motif il y a. Sur les neuf pulls, trois sont appelés « Aran », ils ont été réalisés avec des beiges en laine dite Mérinos et présentent chacun des torsades différentes. Cinq autres, faits de laine Mérinos et d’acrylique, sont ornés de motifs japonisants représentant, à échelle variable selon les pulls, des carpes Koï, grand poisson ornemental asiatique. Enfin, un dernier appelé « pensée » habille le fond de la Vieille Eglise, différant des autres par des teintes bleues, mauves et vertes. Véritables sculptures tricotées, ces pièces allient authenticité et démesure et rendent compte d’un travail expérimental étonnant et singulier, une dimension XXL qui rappelle le goût du duo d’artistes pour la performance. Un rappel performant.

Exposition « Tapisseries » de Daniel Dewar et Grégory Gicquel, du 26 septembre au 7 décembre 2014 à la Vieille Eglise Saint-Vincent de Mérignac, du mardi au dimanche de 14h à 19h – Entrée libre; Tramway ligne A, arrêt Mérignac centre

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