« Nina est présumée innocente », le retour de Faizal Zeghoudi au Glob Théâtre


Glob Théâtre
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/01/2010 PAR Pauline Masgnaux

Fresque fantasque d’une affaire sérieuse qui entend remettre en question la liberté de création dans l’art. Le but ? Parler de l’affaire Henry-Claude Cousseau sans jamais la citer. L’exposition « présumés innocents » controversée, devient dans le film, un concombre dans un « velouté potiron saumon vanille » qui n’aurait jamais du se trouver là. La rumeur se répand, la population s’indigne, le restaurant ferme. Sous forme de plateau télévisé, les reportages burlesques, reconstitutions, commentaires de l’animateur se mélangent aux chorégraphies tout en forces et finesses de Faizal Zeghoudi. Les musiques actuelles comme Christina Aguilera, ou le fameux « all the single ladies » de Beyoncé, démocratisent le sérieux des propos, comme les costumes à plumes et rideaux à paillettes du décor.

Des planches au cinéma
C’est à l’Utopia, cinéma historique de Bordeaux, que le chorégraphe et le réalisateur Rémi Bénichou nous ont dévoilé  « Nina est présumée innocente », lundi 11 janvier. Après un périple très dépaysant en Colombie, Faizal Zeghoudi, toujours aussi provocateur, revient pour la troisième année consécutive en tant qu’Artiste Associé au Glob Théâtre. Après la création du spectacle « Nina est présumée innocente », à l’occasion du Festival Tendances en mars 2009 à Bordeaux, l’artiste-chorégraphe s’associe de nouveau à Rémi Benichou. Comme pour « La maison de Loth », réalisé un an plus tôt, ou « Jadis », le cinéaste filme l’œuvre du chorégraphe. Rémi Bénichou arrive à nous faire vivre ce qui se passe sur scène à travers ce film de 45 minutes. « Finalement, pour cette pièce, la grande difficulté est de ne pas casser le rapport frontal de la représentation théâtrale. il s’agit plutôt de trouver le ton juste par rapport à une œuvre de départ provocatrice et fleurtant avec les limites du « bon goût » standardisé. » confie l’artiste. Faizal Zeghoudi a su bien s’entourer pour réaliser, ici, une œuvre à la fois fantasque et sérieuse. Le film est agrémenté des textes loufoques de Noëlle Renaude etdu jeu des danseurs de la compagnie Technichore/le Monde du Zèbrez.


Débat sur la liberté d’expression dans l’Art
Directement inspiré de l’affaire Henry-Claude Cousseau, Faizal Zeghoudi ouvre de nouveau le débat : la liberté d’expression existe-t-elle toujours ? Début des années 2000, Henry-Claude Cousseau, directeur des musées de Bordeaux de l’époque, fut mis en examen pour avoir programmé au CAPC l’exposition « Présumés innocents », confrontant l’art contemporain et l’enfance. La municipalité de Bordeaux boycotte, l’opinion publique « s’indigne », l’association agenaise La Mouette pour la protection de l’enfant (présidé par Annie Gourgue) porte plainte, Henry-Claude Cousseau, et Marie-Laure Bernadac sont accusés. L’affaire après un non-lieu, a été, en juin dernier, renvoyée en correctionnelle. Depuis, le débat polémique sur la liberté de création de l’art contemporain est rouvert. Dans ce film, « il s’agit de hisser le « mauvais goût » supposé à un niveau artistique, c’est-à-dire interpeller, interloquer, choquer, faire réfléchir, divertir sans abrutir, mais aussi faire rire et émouvoir. » expliquera Rémi Bénichou. Faizal Zeghoudi dans « Nina est présumée innocente » s’attaque directement aux adversaires de la liberté de création. Il y a-t-il des limites à l’art ? Le débat n’a jamais été aussi présent.
Cette soirée était programmée en prémisse à la présentation au GLOB théâtre du spectacle Délit de Fuite de Faizal Zeghoudi du 15 au 22 janvier 2010.

Pauline Masgnaux

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles