Lascaux : des traitements inadaptés nous ont fait passer près de la catastrophe


Conseil général de la Dordogne
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Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 12/04/2012 PAR Nicolas César

On comprend aujourd’hui pourquoi l’Unesco s’était autant inquiété de la gestion de Lascaux par les autorités françaises à l’époque. En 2004, un comité international de sauvegarde de la célèbre grotte avait même été créé aux États-Unis. Co-dirigée par Cesareo Saiz Jimenez, micro-biologiste à Séville, au Conseil espagnol pour la recherche scientifique (CSIC), et Claude Alabouvette, micro-biologiste de l’Institut national de recherche agronomique (INRA) à Dijon, cette étude, qui vient d’être révélée, démontre que des traitements à base de biocides (ndlr : produits chimiques utilisés contre les micro-organismes) utilisés entre 2001 et 2003 par le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) pour lutter contre un champignon blanc, le « fusarium solani », « ont joué un rôle pour favoriser ces (nouveaux) champignons ». Ces derniers sont responsables de taches noires détectées dans la grotte en 2007 et traitées en 2008, notamment par le « Devor mousse », un anti-mousse vendu dans le commerce. L’étude, menée entre 2009 et 2011 fait apparaître « que ces nouveaux champignons sont tout à fait capables de se nourrir en azote et surtout en carbone à partir des produits de dégradations des ammoniums quaternaires utilisés comme traitements », souligne Claude Alabouvette.

« Vouloir stéréliser une grotte, c’est débile »
Pour lui, ce traitement était un « non-sens ». Ce scientifique rappelle que « vouloir stériliser une grotte, c’est débile ». « Ça fait 18 000 ans que la grotte de Lascaux vit avec des microbes et les peintures sont encore visibles sur les parois », poursuit-il. Ceci étant, aujourd’hui, la situation est stabilisée à l’intérieur de la grotte. La voie écologique a été choisie pour la gérer. « La grotte est très dynamique et on est encore loin d’avoir compris les mécanismes physiques, chimiques et biologique en interaction », conclut Cesareo Saiz-Jimenez. Ces résultats, présentés en juin au conseil scientifique de Lascaux, ont été publiés au premier trimestre 2012 dans la revue « Fungal biology » de la Société britannique de mycologie et la revue américaine spécialisée « Journal of raman spectroscopy ».

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