« Le musée en liberté » : une exposition qui donne la parole aux patients psychiatriques et aux détenus


Dominique Beaufrère
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/07/2019 PAR Sarah Dumeau

A l’origine du projet, Isabelle Beccia, chargée de la médiation institutionnelle. Le thème de la saison culturelle, Liberté !, lui a donné envie de faire travailler les partenaires. Si la relation entre le musée, le centre hospitalier de Cadillac et le centre pénitentiaire de Gradignan est déjà ancienne, la rencontre avec les patients de Charles Perrens, en revanche, est toute récente. Sous la forme d’ateliers organisés pendant toute l’année, le musée espère offrir aux détenus et aux patients psychiatriques un espace d’ouverture, de plaisir, de création. « Un peu d’originalité dans leur routine » comme le décrit Isabelle Beccia. Ce projet s’inscrit dans le label fondé en 2018 par le ministère de la culture, « Le musée sort de ses murs ». L’idée : encourager les musées à se déplacer vers le public empêché, vers les personnes qui ne peuvent pas nécessairement franchir la porte d’un institut culturel.

Un partenariat qui a du sens

Yohan Dubedout, en charge de la direction culturelle au centre hospitalier de Charles Perrens, évoque « un partenariat récent mais qui a du sens ». Ce type d’initiative permet, selon lui, de sortir les patients psychiatriques de l’image d’enfermement qui leur colle à la peau, alors que « la majorité d’entre eux sont en soin libre ». Pour les détenus, ce projet, porté par le SPIP (service pénitentiaire en charge de la réinsertion et de la probation), aide à prévenir la récidive. Il offre aux prisonniers un moment de convivialité autour de l’art, un espace de rencontre avec les domaines artistiques.

Delacroix comme fil conducteur

Chaque partenariat naît toujours de la rencontre avec une œuvre. Cette année, c’est le célèbre tableau de Delacroix qui a été mis à l’honneur. Au sein de toutes les toiles, comme un fil conducteur, on aperçoit la femme, en tenue orientale et visage de martyr, figure allégorique de la Grèce imaginée par le peintre romantique dans La Grèce sur les ruines de Missolonghi (1826). Les quatre-vingt participants ont été invités à revisiter l’œuvre librement. Tout juste posés sur l’herbe, de petits oiseaux colorés, symboles de liberté, forment la deuxième partie de l’exposition. Pour la terminer, il faut se rendre à l’intérieur du hall nord et venir écouter les témoignages des participants sur ce que leur inspire la notion de liberté. Une exposition à entrée libre, qui restera en place jusqu’au 13 octobre.

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