IJBA Bordeaux: Le numérique, un défi à relever pour la presse régionale et locale


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/02/2013 PAR Claude-Hélène Yvard

« L’ère du numérique, nous y sommes. La question, aujourd’hui, n’est plus de se demander, comment si on doit y aller. Mais plutôt comment ?, a résumé Jean-Paul Brunel, directeur général délégué des journaux de Loire, à l’occasion de la journée d’études sur l’avenir de la presse régionale, organisée par l’IJBA. La presse quotidienne régionale représente 65 titres, pour un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros. Ce secteur représente un tiers des effectifs de la presse française et un peu plus de 16 % des journalistes « encartés ».
Depuis le début des années 2000, la presse régionale a basculé avec plus ou moins de rapidité pour certains titres, dans l’ère numérique. Riche de plus de deux siècles d’histoire, elle vit une énième mutation à la fois sociale, technologique et culturelle. « Sauf  qu’elle connaît une lente érosion de sa diffusion payée, malgré un taux de fidélisation élevée, mais surtout une diminution de ses recettes publicitaires. Le phénomène s’amplifie depuis cinq ans, » a rappelé Patrick Eveno, historien des médias et universitaire. Quinze ans après les premiers sites d’information régionale en ligne, le modèle économique reste à trouver. « 97 % de notre chiffre d’affaires provient du papier, contre seulement 3 % pour le web, indique le rédacteur en chef de Nice Matin.

Culture de la gratuitéLe lectorat de la PQR est  attaché à son territoire et fidélisé et il est vieillissant. Les plus jeunes, nés avec Internet, continuent de s’informer. Ils ont le goût de l’information. Le web occupe une place de plus en plus prépondérante, loin devant la télévision. Surtout, ils ont pris l’habitude de la gratuité de l’information. Les étudiants lisent davantage leur quotidien régional surtout lorsqu’ils peuvent se le procurer gratuitement, c’est que ce que révèle l’enquête réalisée par les « Master 1 » de l’IJBA. 10 % du lectorat d’un média en ligne est prêt à payer pour avoir une information fiable, cohérente et hiérarchisée. «  À Pyrénées presse, nous lançons une offre d’abonnement web à moins de 10 euros par mois,  deux fois moins cher que l’abonnement papier. C’est un pari, » intervient un des responsables de Pyrénées presse. « Car il faut bien croûter », observe  Rémi Bouquet des Chaux, secrétaire général de la Montagne.
Quelques pistes de réflexion ont été évoquées :  économies à réaliser sur la diffusion, trouver des recettes publicitaires en misant sur des événementiels ou de nouveaux actionnariats. Si l’indépendance éditoriale doit être garantie, il n’y a pas d’exception économique. Le futur dispositif des aides à la presse apportera t–il un début de solution ? 
Les outils numériques et les réseaux sociaux contribuent à retisser des notions de proximité et créent une nouvelle forme de lien social. Ils rendent l’information brute au public. Ils obligent les rédactions à se remettre en question et ainsi d’éviter des dérapages d’où l’importance de ne pas oublier les fondamentaux : la recherche de l’information,  la vérification des sources, la garantie des données.  Car la « locale » doit s’imposer la même rigueur que les médias nationaux.
C’est que ces responsables de rédaction sont venus rappeler à ceux qui exerceront ce métier demain.

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