Le Sylphide de Brighton, premier album surprenant de la chorale pop des Crane Angels


Loïc Doudou
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 02/11/2011 PAR Thomas Guillot

Le premier passage sur disque, déjà assez délicat pour un groupe classique, est ici multiplié par la nature même des Crane Angels. Le défi consistant à faire bien sonner sur disque des chansons qui fonctionnaient déjà parfaitement à onze ou treize sur scène (les tubes Easy Take et Messenger en tête). Et la volonté de garder une patine lo-fi sur la musique, mariage incestueux de la folk crado des années 90 et de la sunshine pop des Beach Boys, n’aide pas à faciliter la tâche de Cyril Gachet, producteur de l’album. Un résultat pas très propre, brut, mais voulu. Une production laissant paradoxalement les envolées polyphoniques en retrait sur les chansons les plus épiques (la grandiloquente et magnifique Attila surtout mais aussi Cranes et Looking For). Des fois, les chœurs s’emballent et l’impression d’entendre des cris de transe plutôt que des chants nous prend au cœur, nous poussant à nous poser des questions sur la santé mentale ou la ferveur religieuse de ces anges-là. Dans les chansons les plus pop (In The Snow, Give Me Time), tout semble partir dans un joyeux bordel généralisé qui aurait sûrement perdu en spontanéité ce qu’il aurait pu gagner en clarté. Du coup, ce sont les chansons calmes (Morning Sun, Queen Of The Night) ou celles avec un soliste (5 Years, The World) qui fonctionnent le mieux sur le disque, toutes plus belles les unes que les autres. Le disque ne manque sûrement pas de cohérence, comme ils le craignaient, sûrement pas d’application non plus mais il y a un petit quelque chose d’indéfinissable qui surprend. Peut-être que la modestie naturelle du groupe a joué sur l’ambition du disque que l’on attendait plus grandiose. Faire un album intimiste à treize, c’est finalement là, la véritable surprise du Sylphide de Brighton.

La partie émergée de l’Iceberg
Pour la soirée au Krakatoa, la liste des invités connus est longue : Lispector, Botibol, Mask, JC Satan, Nunna Daul Isuny et Petit Fantôme. Tous issus du collectif Iceberg, ils comptent presque tous au moins un des Crane Angels dans leur formation. Et bien entendu, la possibilité d’avoir quelques surprises n’est pas exclue. Sans oublier l’Armée des Anges, la cinquantaine de choristes qui viendront donner de la voix pour soutenir le groupe, comme l’année dernière à la caserne Niel à Bordeaux. « Il faudra peut-être même qu’on ressert les rangs, il n’y a pas de limite » nous disait Mr. Crane en juillet. Le premier album sera donc en vente sur place et disponible dès le début de la semaine dans toutes les bonnes poissonneries. Martial de Total Heaven a même préparé un bac spécial pour l’occasion avec les Kid Bombardos, Petit Fantôme ou François & The Atlas Mountain. Les Crane Angels sont donc les derniers en date à sortir un disque, en attendant, ceux de Pendentif et d’April Shower qui devraient arriver courant 2012. La scène pop se porte pour le mieux à Bordeaux comme le soulignait Fred, patron et unique employé du micro label Animal Factory: « Les médias nationaux commencent à se rendre compte qu’il se passe quelque chose à Bordeaux ».

Thomas Guillot

Crane Angels – Le Sylphide de Brighton (Animal Factory)
Release Party (gratuite) le 4 novembre au Krakatoa (Mérignac) dès 20h
Crédit photo : Loïc Doudou

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