Les 27èmes rencontres du cinéma latino-américain, un air de liberté au cinéma Jean Eustache

En prélude, Gloria Verges rappelle : « 2010 marque le bicentenaire de plusieurs indépendances latino-américaines, et le centenaire de l’indépendance du Mexique ». Un anniversaire que les rencontres du cinéma-latino américain ne pouvaient ignorer. La programmation de ces 27èmes rencontres porte donc, selon la présidente de FAL 33, « un regard rétrospectif et contemporain sur les luttes passées et présentes qui conduisent les peuples à se libérer et à revendiquer leur souveraineté politique, économique, sociale et culturelle ».

Toussaint-Louverture, Zapata et Bolivar…
Tout au long du festival, il sera rendu hommage, en film, aux grands acteurs de ces indépendances : de Toussaint-Louverture, à l’origine de l’indépendance en Haïti, à Emiliano Zapata, héros du Mexique, sans oublier Simon Bolivar, qui a participé de manière décisive à l’indépendance des actuels Bolivie, Colombie, Équateur, Panamá, Pérou et Venezuela. Mais, au-delà de ces hommages historiques, une table ronde, organisée le samedi 20 Mars, posera la délicate question de savoir s’il faut aujourd’hui « continuer de célébrer ces indépendances passées, ou soutenir les peuples qui luttent encore pour une deuxième indépendance », économique cette fois, notamment vis-à-vis des Etats-Unis et de l’Europe.

« Défendre la création documentaire à petit budget »
Histoire, société et cinéma bien sûr. Gloria Verges insiste : ces rencontres sont aussi là pour « défendre la création documentaire à petit budget afin d’ouvrir l’espace aux cinéastes qui s’engagent dans la réalisation de films, et ce malgré la difficulté ». Dans cet objectif et pour la quatrième année consécutive, les rencontres proposent un « Prix du public-documentaire indépendant ou autoproduit ». Cinq films sont en compétition, sur les seize projetés au total. Ces 27èmes rencontres, c’est aussi le panorama d’une création cinématographique latino-américaine trop souvent marginalisée, c’est la rencontre du public français avec quelques uns de ces réalisateurs, ou encore la présentation du livre de Martin Sivaz « Evo. Portrait au quotidien du premier président indigène de Bolivie », par son éditeur, Sergio Caceres. Bref une occasion de faire connaître la culture latino-américaine, son histoire et les luttes de ses peuples pour la liberté. Une piqure de rappel, peut-être, pour nous français qui en ces temps d’élections décidons, dans un drôle de réflexe, de bouder le vote au nom de la démocratie.

Solène Méric

Infos et programme: http://www.fal33.org/