Vallée d’Ossau : la pastorale siffle, chante et raconte


Les Eaux-Bonnes
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/07/2017 PAR Jean-Jacques Nicomette

Les Eaux-Bonnes, comme leur nom l’indique, c’est d’abord de l’eau. Minérale et bienfaisante, celle-ci est utilisée aujourd’hui pour soigner les voies respiratoires, les rhumatismes et les traumatismes ostéo-articulaires.

L’affaire ne date pas d’hier. Déjà, sous le règne de François Ier, grâce aux vertus de ce que l’on appelait alors les « eaux d’arquebusade »,  un hôpital militaire  avait été édifié là à flanc de montagne pour soigner les blessés de la bataille de Pavie.

Mais, comme d’autres cités du sud-ouest, la commune a surtout connu la notoriété quelques siècles plus tard avec la visite que lui a rendue en 1861 l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III.

 Venue poser la première pierre d’un établissement de soins, la belle espagnole a donné le coup d’envoi d’une véritable ruée vers l’eau  pour des cohortes de mondains qu’aujourd’hui on appellerait « bobos ». L’attrait pour le pyrénéisme est venu en plus.

Puis, avec les décennies, les modes ont changé et le temps a lentement fait son ouvrage. Presque jusqu’à l’oubli. Désormais peuplé de silence et de gravats, l’un des témoins de cet âge d’or, l’impressionnant hôtel des Princes qui est situé sur la place centrale, a vu son dernier client le quitter il y a une quarantaine d’années.

L’édifice attend aujourd’hui  que ses nouveaux propriétaires aient l’argent nécessaire pour lui redonner vie. Des experts ont estimé le coût de cette résurrection à près de 20 millions d’euros. Bonjour le défi !

Eté comme hiver

La vie continue pourtant. Forêt suspendue, parcours de santé, via-ferrata, randonnées… D’autres activités liées à la montagne ont pris le relais auprès des touristes dans une vallée où la station de ski de Gourette, toute proche, fait un tabac l’hiver. Tandis que, plus au sud,  le petit train d’Artouste, offre chaque été aux visiteurs le plaisir de découvrir d’incroyables panoramas sur les cimes environnantes.

Quant aux curistes, attirés par l’eau de deux sources, ils sont toujours là. Même si certains d’entre eux regrettent de ne pas pouvoir encore utiliser la fameuse « bulle » architecturale qui doit faire la renommée des thermes rénovés. Une partie des piliers qui la soutiennent ont en effet éclaté quelques jours après leur inauguration en 2016. Le dossier est en justice.

Un théâtre populaire et déclamé

Sans doute pour laisser le temps à ce dernier de marcher à son pas, l’épisode ne sera pas abordé lors de la pastorale présentée à la mi-juillet. Même si cette ancienne forme de théâtre populaire et déclamé, propre aux populations béarnaises, possède selon son metteur en scène Alain Munoz une part de vocation « militante et politique ».

« En ce qui concerne les Eaux-Bonnes, on pourrait la résumer ainsi : comment une cité a-t-elle pu être abandonnée quand elle possédait des infrastructures et des qualités esthétiques que d’autres pourraient lui envier ? ».

Débutant sur un dialogue engagé par des siffleurs (en l’occurrence les élèves du collège de Laruns), la pastorale racontera la commune, ceux qui  y ont vécu et ceux qui y vivent. Avec les souverains et les soldats qui s’y sont croisés, avec les bains et les dames en dentelles, les guides et les skieurs, les bâtons et les luges. Avec enfin  la danse, le chant et cette langue occitane que le français côtoie sans heurts.

Deux heures trente d’un spectacle décliné en octosyllabes et quatrains pour lequel se sont mobilisés des bénévoles venus de tous les coins de la vallée d’Ossau. Ce qui n’est pas rien dans un territoire où les montagnards sont connus pour leur farouche indépendance et leur sacré tempérament.

 « Enfants, jeunes, personnes plus âgées : chaque génération se retrouve dans la pastorale, avec toutes les variantes de la langue et de l’expression ossaloises » résume Alain Munoz. « C’est aussi une manière de montrer que, chez nous, la culture se vit au quotidien » .

Pratique :

Spectacle à 21h les vendredi 14 et samedi 15 juillet. Tarif 15 €, gratuit pour les moins de 12 ans. 

Animations à partir de 15h, restauration possible à partir de 18h30

Réservation dans les offices de tourisme de Arudy, Laruns,  Les Eaux-Bonnes, et à l’Ostau Bearnes à Pau (46 bd Alsace-Lorraine).

https://www.pastorala-aussalesa.fr/

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