Les femmes africaines à l’honneur dans la nouvelle exposition du Frac Nouvelle-Aquitaine


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/02/2021 PAR Mélanie Philips

Pas de vernissage, pas de public… un début d’exposition bien triste pour le Frac Nouvelle-Aquitaine Méca. « On a souhaité consacrer cette exposition à la scène africaine contemporaine avec un focus femmes », explique Claire Jacquet, directrice du Frac. Soit quatorze artistes africaines. Cette exposition rassemble des oeuvres qui ne sont pas de la collection du Frac. « Ça nous arrive. C’est aussi un moyen pour nous d’enrichir la collection par de nouvelles oeuvres. » L’Afrique partage une histoire ancienne avec la région. Memoria : récits d’une autre histoire est commissariée par Nadine Hounkpatin et Céline Seror, spécialisées dans l’art contemporain d’Afrique et de ses diasporas. 

Oeuvre de Mary Sibande

Cette exposition s’intègre dans la saison Africa2020. Elle s’articule autour de trois chapitres. D’abord De l’intime à l’universel, puis Quand la mémoire fait oeuvre politique, où on rentre dans une phase de dénonciation et d’engagement vis-à-vis des systèmes d’exploitation de ressources naturelles ou humaines sur le continent africain. Pour finir le parcours, le dernier chapitre s’intitule Fabulations, fictions et autres imaginaires. Parmi ces artistes, sont présentes Mary Sibande, Georgia Maxim, Enam Gbewonyo, Myriam Mihindou, Dalila Dalléas Bouzar, Otobong Nkanga, Ndidi Dike, Bouchra Khalili, Gosette Lubondo, Josèfa Ntjam, Na Chainkua, Reindorf, Selly Raby Kane, et Wangechi Mutu. Au total, 55 oeuvres sont exposées entre les murs du Frac Nouvelle-Aquitaine. 

« À travers l’art on peut changer les visions de l’Histoire »

Dalila Dalléas Bouzar a réalisé une série de 12 portraits – de peinture à l’huile sur toile – à partir de photographies de Marc Garanger. Il était soldat à l’époque de la guerre d’Algérie et chargé de faire des photos d’identités des populations qui avaient été déplacées et enfermées dans des camps. « Ma seule volonté c’était de ne pas reproduire l’humiliation de la guerre », explique Dalila Dalléas Bouzar. Pour cela, elle a effacé tous les signes distinctifs qui pouvaient représenter la guerre et les signes d’identification de ces femmes. « J’ai rajouté des couronnes et je me suis dit que ces femmes étaient des princesses et pas des victimes. Mais des femmes qui ont résisté à la guerre ». Un regard différent donc, par rapport à celui de Marc Garanger. « À travers l’art on peut changer les visions de l’Histoire et influer sur les générations d’aujourd’hui. En apportant plus de dignité que d’humiliation », insiste l’artiste. 

Dalila Dalléas Bouzar, artiste algérienne, devant sa série de 12 portraits

Autour de cette exposition, il y a aussi un catalogue et de la médiation. « Tout un matériel pédagogique est mis en place à destination des scolaires et des professionnels de l’enseignement, qui parle de l’exposition, qui aborde les grands thèmes et tout ceci on peut le diffuser en complément », explique une employée du Frac.

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