Quand le touriste ou le randonneur pénêtre dans le village de Saint Amand de Coly, classé parmi les plus beaux de France, il n’est pas rare en plein mois d’août, qu’il soit accueilli et interpellé par des chants ou des notes de musique baroque. Chaque été, depuis près de trente ans, le Festival du Périgord noir y fait une ou plusieurs pauses. Depuis 2002, une Académie de musique ancienne investit le village au coeur du mois d’août. Pendant une semaine, vingt six jeunes musiciens, 14 instrumentistes et 12 chanteurs, de différentes nationalités, profitent du cadre magnlfique pour travailler leur art, pour progresser, accumuler une expérience. Et à deux jours du premier concert, l’ambiance est sérieuse. Dans l’abbaye, Inaki Encina Oyon, à la fois chef d’orchestre et directeur musical de cette Académie 2017, repète avec un groupe de chanteurs et deux instrumentistes. L’athmosphère est au travail même si l’ambiance est détendue. Son rôle est de donner un rythme, une unité d’ensemble en vue du concert de samedi. A l’école du village, les élèves ne sont pas encore rentrés mais l’ambiance dans la classe de cours préparatoire est tout aussi studieuse. Maryse Castets, professeur de chant et enseignante au conservatoire régional de Bordeaux fait travailler Hugo Santos, basse et Léa Frouté, soprano bordelaise de 27 ans. Les deux jeunes musiciens comptent tous deux parmi ses élèves, mais ce n’est pas forcément le cas des autres chanteurs de l’Académie. « Mon rôle est de travailler avec eux, leur technique vocale, comment ils doivent placer leur voix, faire en sorte qu’ils ne créent pas de fausse tonalité. Ces jeunes musiciens ont déjà acquis un excellent niveau mais toute la difficulté est de créer au moment du concert un véritable ensemble homogène. C’est le travail du chef d’orchestre mais aussi le mien en les aidant à améliorer leur technique vocable. Bach est considéré comme un des compositeurs les plus difficiles à interpréter.
Un répertoire d’un haut niveau de complexité
Ses oeuvres sont d’un haut degré de complexité. Toute la difficulté pour ces jeunes musiciens est de chanter en choeur. Chanter en solo ou en choeur, ce sont des choses totalement opposées, explique le professeur de chant. Son élève, Léa Frouté, 27 ans, soprano bordelaise, partage cet avis. « Bach est un des compositeurs, les plus difficiles à chanter car ses compositions sont écrites comme s’il s’agissait d’un instrument. Le niveau des ses compositions est très complexe. Je suis ravie d’être ici. Il s’agit d’une première expérience qui me permettra de progresser. C’est une chance de pouvoir échanger et travailler avec des professionnels d’un niveau tel que Inaki Encina Oyon ou encore Benoit Babel, le chef de chant. » La jeune femme a découvert le chant lyrique sur le tard, à 19 ans passés en pénétrant à l’invitation d’une amie au conservatoire de Nimes. Ce fut une révélation. « J’ai du beaucoup travailler, car je ne savais pas lire les notes. Je suis plutôt fière de mes progrès en solfège ces dernières années. Quant à cette semaine passée en Dordogne, cela restera une très belle expérience, y compris sur le plan humain. Samedi la chanteuse interprétera un motet de Bach.
Hugo Santos, est aussi un des élèves de Maryse Castets à Bordeaux. « C’est ma deuxième participation à l’Académie, l’an passé, je n’avais pas suivi l’intégralité de la semaine. J’étais arrivé en cours. « Maryse est très exigeante sur la technique, mais elle est aussi très humaine. Personnellement, elle a contribué il y a quelques années, à ce que je poursuive dans cette voie, à un moment où j’ai beaucoup douté. Cela fait quatre ans que nous travaillons ensemble à Bordeaux. Quant à L’Académie, c’est une réelle opportunité de progresser. Cette année, le niveau autour des compositions de Bach est effectivement très relevé, car il y a beaucoup d’harmonie et les oeuvres de Bach sont considérées parmi les oeuvres vocales les plus abouties, explique le jeune homme âgé de 24 ans, originaire de Lalinde en Dordogne.