Les statues de Notre Dame avaient trouvé refuge en Dordogne


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 16/04/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

 A la Socra, société spécialisée depuis 40 ans, dans la restauration des oeuvres d’art et monument historique, Patrick Palem, ex PDG et aujourd’hui consultant, n’arrête pas de répondre au téléphone. Hier soir, il n’était pas à Paris, au moment du terrible incendie qui a détruit Notre Dame de Paris, il y sera demain mercredi au côté de quatre collaborateurs. « Bien sûr, ce sinistre c’est un choc terrible. Cet édifice fait partie de nous, de notre histoire, c’est  un  peu comme si on avait perdu un proche. La semaine dernière, nous étions sur le chantier au côté des autres entreprises chargées de sa restauration. Notre entreprise de 35 salariés avait en charge  plus spécifiquement la restauration des statues et nous avons procédé  jeudi à l’enlèvement des statues qui ornaient le toit de la cathédrale. »

Le coq reliquaire dans les décombres

« Depuis jeudi soir, elles sont entreposées dans nos locaux de Marsac sur l’Isle. C’est surtout une heureuse coincidence de calendrier. » La Socra devait aussi récupérer le coq reliquaire qui se trouvait dans la fléche dans les prochaines semaines. Patrick Palem, était très pessimiste  ce mardi après midi : « il a été repéré  dans les décombres, mais on ne sait pas si on pourra le récupérer. Ce coq, qui date de 1837, également en cuivre repoussé, abritait selon l’Eglise des reliques de Sainte-Geneviève et Saint-Denis, ainsi qu’un fragment de la couronne d’épines du Christ, censées protéger les Parisiens. Dans les locaux de la Socra, les douze apôtres sont alignés sur des palettes de bois, leur tête posée à leurs pieds car les statues ont été « décapitées » pour pouvoir être hélitreuillées. Les quatre évangélistes représentés par des animaux, sont encore dans des caisses, à peine ouvertes.  Ces statues  qui datent de 1857 avaient été installées lors de la reconstruction de la flèche de la cathédrale, par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui s’est lui-même fait représenter sous les traits de Saint Thomas, saint patron des architectes. Le chantier de la restauration des statues était estimé pour la Socra à « quelque 400.000 euros. « La rénovation des statues sera poursuivie mais on a aucune idée pour le moment si elles pourront retrouver leur place d’origine un jour ». 

Notre Dame, plus jamais la même

Celui qui a dirigé la Socra pendant plusieurs années, et qui y travaille depuis 40 ans, est confiant sur les aspects financiers de la reconstruction de Notre Dame  : « L’argent ce ne semble pas être un souci, les grandes entreprises, les familles les plus riches se mobilisent. On a dépassé les 600  millions d’euros.  Notre Dame sera reconstruit mais dans quel délai et sur quel projet, ce sont les deux vraies questions, cela prendra peut être quinze ans, vingt ans. « Pour Patrick Palem, « quelle que soit la qualité de la reconstruction et de la rénovation de Notre-Dame, ce ne sera plus jamais la même. Notre-Dame, a-t-il dit, très ému, c’est un éléphant, dont on pensait que rien ne pourrait jamais le mettre à terre. »  Pour la Socra et les autres entreprises en charge du chantier, la priorité du moment, c’est de préserver la structure et les éléments architecturaux, chimères, cargouilles, récupérer le maximum d’éléments . Ce mercredi, Patrick Palem sera au côté de ses quatre collaborateurs à Paris, pour aider les équipes sur place. 



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