Michelangelo Pistoletto à l’IEP de Bordeaux: « l’art pour transformer la société » et Evento pour transformer Bordeaux?


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 14/01/2011 PAR Solène MÉRIC

Né en 1933, d’un père artiste peintre et restaurateur de tableau, et d’une mère passionnée de peinture, Michelangelo avait, dès sa venue au monde, « la passion pour l’art injectée dans le sang ». A tel point que la figure des icônes représentées sur les tableaux de ses parents « est devenue son auto-portrait dans lesquels le fond or est devenue la vie même ». Une première « réflexion » ( au double sens du terme) qui guidera, le reste de sa démarche artistique des années 50 à nos jours. Mais lui, contrairement aux autoportraits qui, par définition, représentent l’artiste seul, ne voulait pas « trouver [son] identité dans la solitude ». Son défi alors : « faire quelque chose de reconnaissable par tout le monde ». Sa réponse : le « tableau-miroir », qui fixe le passé par l’image représentée, tout en l’englobant du temps du présent et des autres, ceux qui regardent l’œuvre.

« Que faire avec les autres ? »
A force de vouloir « englober les autres » dans l’oeuvre, s’est imposée à l’artiste la question du « Que faire avec les autres ? » A la fin des années 60, il a donc ouvert son atelier à d’autres artistes (poètes, acteurs, cinéastes…) et a consacré une grande partie de deux décennies suivantes au développement de travaux collectifs, dont il est l’un des pionniers.
Inventeur du concept du « troisième paradis », mêlant le premier, le paradis de l’homme dans la nature, au deuxième, le « paradis artificiel » que nous vivons actuellement, Pistoletto prône que l’on « replace l’art au centre de la fabrique sociale » en précisant que « ce n’est pas l’artiste seul qui va tout faire, c’est l’artiste avec les autres ».
Cette idée de replacer « l’art au centre », c’est l’idée que met en œuvre sa fondation « Cittadelarte » créée en 1998 à Biella, sa ville natale. A travers un grand nombre de projets, les résidents de la fondation repensent de nombreux secteurs économiques et sociaux, en partant de l’art. Sont ainsi concernés la spiritualité, l’éducation, l’économie, le travail, l’alimentation, l’écologie… C’est bien de la même manière, que Pistoletto envisage Evento : offrir à la ville un protocole pour l’avenir, et « une vision de ce que devrait être une ville » entendue comme « proposition de système de vie » et « concept de durabilité ».

« Regarder le passé pour imaginer le futur »
Pour cela, il faudra « regarder les vieilles utopies de l’art, de l’économie, de l’histoire, de l’architecture ». En bref, regarder le passé pour imaginer le futur, grâce à une série de rencontres avec les secteurs forts de la ville. Autre volonté affichée de Pistoletto, « que les habitants se rendent comptent qu’il se passe quelque chose et qu’ils y participent, qu’ils se sentent proches des uns des autres, et des artistes ». Dans ce but, deux ou trois « chantiers » se mettront en place, avant les dix jours de la manifestation. Loin de vouloir provoquer une « révolution », au sein de la métropole, l’art de Pistoletto se veut davantage « sauveur » que « provocateur ». D’où le sous-titre déjà trouvé de la manifestation : Evento, « l’art pour une re-évolution ».

Solène Méric

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