Nos lectures du Vendredi: « Lumières du Sud-Ouest », Le Festin éditions.


Edition Le Festin
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 18/02/2010 PAR Anne Duprez

L’idée initiatrice est un texte de Roland Barthes intitulé « La lumière du Sud-Ouest « ,  paru au Seuil en 1987. Il est, ici, mis en relief par les échos réunis de cinquante auteurs très divers (Jean-Pierre et Michel Ohl, Marc Pautrel, Chantal Thomas, Jean-Paul Loubes, Yves Harté, Jean-Yves Cendrey…). Xavier Rosan et David Vincent, en maîtres d’harmonie, tendent ici le lien de lumière à l’unisson des horizons multiples. Au final, et d’une ligne à l’autre ( parfois même entre les lignes) un beau voyage en Aquitaine, où chacun dit son amour, son attachement, ses agacements, parfois. On dirait une réunion d’amis, rassemblés pour ne parler que d’un seul, ou plutôt d’une seule, pour laquelle ils disent la force de leur lien, ils dévoilent leurs souvenirs, leurs anecdotes, parfois surpris de ce qui leur revient en mémoire. Mais ce qui reste n’est-il pas justement l’essentiel ?

On dirait une réunion d’amis ayant tous aimé la même femme, mais différemment, avec dans le regard de chacun une nouvelle flamme, discrète ou passionnée, timide ou  consumée, pour l’Aquitaine aux multiples lumières, changeante, envoûtante, inattendue et mystérieuse.

Mais aussi…

– « Bordeaux », François Mauriac. Collection Textes Essentiels, dirigée par Philippe Brenot. Editions l’Esprit du Temps, 2009. « Cette ville où nous naquîmes, où nous fûmes un enfant, un adolescent, c’est la seule qu’il faudrait nous défendre de juger: elle se confond avec nous, elle est nous-mêmes; nous la portons en nous. L’histoire de Bordeaux est l’histoire de mon corps et de mon âme ». Les éditions l’Esprit du Temps présentent ici le texte que François Mauriac écrivit en 1925, et qui plus tard, fut réédité chez Grasset sous le titre « Commencements d’une vie ». Il s’agit du texte original, enrichi de passages qui furent supprimés en 1926. On comprend ici beaucoup de l’écriture de François Mauriac, romancier, à qui il fut beaucoup reproché par les Bordelais eux-mêmes, ses portraits sans concession d’une certaine bourgeoisie. Là où naissait le malentendu, là où Bordeaux se sentit trahi de se voir dépeint sous des traits aussi sombres, Mauriac ne parlait-il pas finalement que de lui-même, des tourments de son âme propre, traduits au travers de l’humain universel? Et Bordeaux éclaire  soudain Mauriac, lors que celui-ci baigne la ville de sa propre lumière.

Anne DUPREZ

www.lefestin.net
www.lespritdutemps.com
 
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