Nos lectures du weekend : « Vauban, Blaye et le verrou de l’estuaire » , inventaire régional d’Aquitaine aux éditions Confluences.


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/05/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Large de 12km, l’estuaire de la Gironde, le plus vaste d’Europe, a constitué de tout temps une voie d’incursion pour les navires de commerce et les envahisseurs. Comment contrôler et défendre cette porte d’entrée béante sur le territoire ?La forteresse de Blaye allait être la clé d’un dispositif pour assurer la défense de Bordeaux.

Vauban, Blaye et le verrou de l'estuaire
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En 1152, l’Histoire s’emballe. Après le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II, la Guyenne devient anglaise. Au coeur des luttes opposants les Capétiens et les Plantagenêts, la forterrese de Blaye jouera un rôle déterminant dans le théâtre de la guerre de cent ans. La prise définitive de Blaye par les Français en 1451, conduisant les troupes à un succès assuré dans la province, allait convaincre le pouvoir royal de l’importance de la place. C’est à la fin du XVème siècle que la tour de l’Eguillette sera conçue. Mais la Guyenne, largement acquise à la cause protestante, faisait toujours craindre au pouvoir royal une incursion ennemie. L’estuaire, débouchant sur Bordeaux, « la rebelle invétérée », qui accueillait tantôt les Anglais, tantôt les Espagnols dans le port de la Lune, était une menace constante. La capitulation de Bordeaux, la capitale frondeuse, en 1653, est concomitante à la construction du château trompette en bord de Garonne et aux travaux engagés sur les fortifications de Blaye.

Un fort Bastiani.
La prise de conscience de l’importance de défendre l’estuaire apparait vraiment au sortir des guerres de religion, avec l’arrivée au pouvoir du roi soleil. Suite aux critiques répétées du gouverneur sur l’état déplorable de la place forte, Louis XIV nomme un ingénieur proche de Vauban, François Ferry, pour moderniser la citadelle. En 1685, alors que les travaux de François Ferry sont peu avancés, Vauban se rend à Blaye. Il dira de la place qu’elle est « fort bizarre et fort maltraitée des commandements et sa vieille fortification encore plus. » Il envisage alors de bâtir « le verrou de l’estuaire. » Un triptyque défensif constitué de la citadelle de Blaye, perchée sur la rive droite, du Fort-Pâté, posé sur une île, et de Fort-Médoc à Cussac, sur la rive gauche. Compte tenu de la capacité balistique de l’époque, le croisement des feux devait dissuader l’ennemi. Dissuasif, le verrou le fut.Il tenait plus du Fort Bastiani du Désert des Tartares, de Buzzati, que d’une véritable place militaire ! Après 1870, les canons à longue portée installée à Blaye suffirent à assurer un contrôle total sur la Garonne. La mise en place à la fin du XIXème siècle d’un autre verrou à l’embouchure de l’estuaire, composé des forts du Verdon, du Chay de Royan et de la batterie de Suzac, acheva de condamner le verrou de Vauban, finalement désarmé en 1943. Commence alors pour « le verrou de l’estuaire »une nouvelle histoire : celle de sa patrimonialisation.

Photo : les éditions confluences / tous droits réservés

Olivier Darrioumerle

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