Novart 2014: Vent de révolte et oppression sur la scène du TnBA avec « La Hogra »


Pierre Planchenault
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Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 27/11/2014 PAR Lise Gallitre

La Hogra, c’est l’histoire d’une famille, ce sont les histoires d’une famille. Quotidiennes, conflictuelles, hiérarchiques, elles se succèdent, de heurtent et semblent écraser les personnages qui les incarnent. L’oncle, le père, les deux fils, la fille, tous sont, à leur manière, atteints par cette Hogra, abîmés par elle, consciemment ou non. Les sacrifices d’une vie pour le père, le poids du Coran pour le frère aîné, l’inatteignable visa pour le cadet, la liberté et l’émancipation soumises aux diverses dominations masculines pour la soeur… Pendant plus d’une heure, la Salle Vauthier du TnBA devient un lieu où il est urgent de dire, de rendre compte, de mettre en gestes ce qui est, ce qui gêne, ce qui empêche. Alors, ce père épuisé, ses trois enfants, Hassan, Omar, Nedjma et cet oncle singulier dansent; ils se frôlent, se touchent, s’évitent, s’entrechoquent, s’isolent, ils dansent jusqu’à épuisement, avec violence, rage, révolte, lassitude… traduisant en corps cette Hogra difficile à traduire en mots.

Quand le hip-hop dit la révolte et l’oppression  Ce hip-hop mis en scène par Hamid Ben Mahi prend des allures de messages parfois violents, de signaux urgents. Etouffée par le poids des traditions et la société patriarcale dans laquelle elle évolue, Nedjma se tord, répond à la pression des hommes par un corps en tension, une succession de mouvements saccadés et souvent brutaux. Percutant, puissant, ces moments de danse, en groupe ou en solo, donnent à voir aux spectateurs d’impressionnantes performances où le hip-hop, aussi technique et maîtrisé soit-il, se charge d’émotions et de rébellion, impression renforcée par la projection d’images d’archives en fond de scène des récents printemps arabes. On se souviendra cependant davantage des danseurs que des comédiens. En effet, petit bémol de ce spectacle, les passages narratifs où le texte d’Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre peine à exister aussi bien et avec autant d’effet que le geste et arrive dans la bouche des différents personnages souvent sans transitions, rendant le propos avec moins de force et d’impact que lorsqu’il est dansé.

La Hogra, Hamid Ben Mahi, Salle Vauthier du TnBA, jusqu’au samedi 29 novembre 2014.

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