ONB : une saison teintée d’éclectisme


Roberto Giostra, Georges Gobet, Julien Fernandez, Ledroitperrin
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 18/09/2018 PAR Sybille Rousseau

« L’Opéra National de Bordeaux attire des artistes de renommée internationale ! » Laurent Croizier, directeur adjoint du développement et de la communication de l’ONB, n’est pas peu fier de présenter en cette rentrée de septembre une « saison prestigieuse ! »
En effet, dès la première date, le 18 septembre, l’Opéra a accueilli « le ténor le plus célèbre au monde aujourd’hui », Jonas Kaufman. Ce chanteur allemand d’opéra est reconnu comme l’un des plus grands chanteurs pour « la diversité de ses rôles, la richesse de ses interprétations et la qualité de son jeu scénique ». Autres grands noms que le public de l’Opéra pourra apprécier, et pour ne citer qu’eux, Nathalie Dessay pour un récital piano-voix avec Philippe Cassard, le 12 mai, Daniel Barenboim pour un programme consacré à Beethoven, le 28 avril, ou encore le jazzman américain Grégory Porter, le 27 septembre. Influencé par la musique soul de Marvin Gaye et par le jazz de Nat King Cole, cet artiste originaire de Sacramento en Californie est aujourd’hui une des personnalités incontournables de la scène jazz et soul. Une programmation entre classique et contemporain « Notre souhait est que le classique s’ouvre sur des créations contemporaines ! » Pour illustrer ce dessein, les 18 et 19 octobre prochains, les spectateurs assisteront à « une première mondiale ». Le compositeur Laurent Couson donnera un concert electro symphonique. Ainsi, il proposera une expérience « live » dans une dimension inédite. « Un projet résolument original et captivant présentant un autre visage de l’orchestre symphonique et une autre façon d’entendre la musique electro. Ce rendez-vous illustrera, en quelque sorte, une manière de respirer avec notre temps. » Tout l’art de Laurent Couson s’exprimera à l’Auditorium afin d’accueillir 1 450 spectateurs (contre 1 114 pour le Grand-Théâtre) et plus de 100 musiciens (contre 70 dans la fosse du Grand-Théâtre). Ce mélange des genres, telle est la véritable patte de Marc Minkowski, le directeur général de l’ONB. Cet homme qui ose « fait bénéficier l’ONB de ses contacts, ses connaissances. Grâce à lui, nous avons plus de facilité à faire venir certains artistes. Il entretient cette culture de l’accueil de l’artiste. »

Marc Minkowski

« La Fille mal gardée » pour tout public La danse tient, cette saison encore, une place prédominante avec notamment « La Fille mal gardée ». Créée par Dauberval sur la scène du Grand-Théâtre de Bordeaux en juillet 1789, « La Fille mal gardée » – mettant en scène un couple de jeunes paysans amoureux – est le plus célèbre des ballets du XVIIIe siècle. « Le chorégraphe britannique Frederick Ashton qui fut également danseur et directeur de ballet britannique en traduit merveilleusement le souffle et l’humour ». Proposé à l’aube du 230e anniversaire de sa création, ce ballet est une coproduction entre l’Opéra national de Bordeaux et l’Opéra national de Paris. Il est à venir admirer tout au long du mois de décembre. Des séances spéciales seront également proposées en direction des étudiants, du jeune public, des scolaires ainsi qu’un déjeuner-conférence. Des Bordelais à l’affiche ! Cette saison 2018/2019 met en relief le répertoire français et les interprètes français en particulier bordelais avec notamment à l’affiche Florian Sempey. Ce dernier débute sa formation de chant lyrique au Conservatoire de Libourne. Il intègre, en 2007, le Conservatoire national de Bordeaux et remporte, en 2008, le premier prix Opéra ainsi que le Prix du public du concours de chant des Amis du Grand Théâtre – Opéra national de Bordeaux. Du haut de ses 21 ans, il fait ses débuts sur la scène de l’Opéra national de Bordeaux, dans le rôle de Papageno. Le public le retrouvera donc dans la peau de Figaro dans Le Barbier de Séville en février prochain. Le baryton bordelais remontera sur les planches du Grand-Théâtre le 30 mars pour un récital en duo avec le pianiste David Zobel pour présenter quelques-uns des airs les plus fameux de Mozart et de Rossini.

Le Grand-Théâtre

L’ONB « un théâtre des Lumières chargé d’histoire » Au regard de cette prestigieuse programmation lyrique, chorégraphique et musicale, la renommée de cet opéra n’est plus à faire. « Nous proposons aux artistes de s’exprimer dans l’un des plus beaux théâtres d’Europe ! En effet, datant de 1780, sa façade, son imposant péristyle, ses multiples statues témoignent de son esthétique néoclassique. Son escalier monumental a inspiré Charles Garnier pour la réalisation de celui de l’Opéra de Paris. » De très grands noms tels que Placido Domingo et Cécilia Bartoli pour ne citer qu’eux ont foulé la scène du Grand-Théâtre… « Avoir la chance et la possibilité d’évoluer dans un si prestigieux endroit chargé d’histoire est un véritable honneur », souligne Laurent Croizier. Du reste, le Grand-Théâtre de Bordeaux, étant l’un des plus beaux théâtres d’Europe, est pilote de la route européenne des théâtres historiques. Cette route permet de découvrir, à travers tout le continent, 120 théâtres en mettant en lumière l’architecture et l’histoire de ces lieux. C’est également une étape au sein de la route des théâtres historiques de France qui comprend 12 théâtres.

La Perichole Au de Extremo

« La barre psychologique des 7 000 abonnés franchie ! » Pour assister aux différentes représentations de l’ONB plusieurs possibilités : soit par abonnement intégral, soit par abonnement libre, soit en prenant une place au cas par cas. « Cet été, nous avons dépassé la barre psychologique des 7 000 abonnés ! C’est un record et nous en sommes très satisfaits. » La diversité de la programmation n’est peut-être pas étrangère à ces bons résultats… Du reste, une représentation supplémentaire a dû être programmée pour la Périchole d’Offenbach, le mardi 16 octobre, afin de répondre à la demande. « La manière de consommer a fortement évolué. Aujourd’hui, le spectateur n’est plus ancré dans un genre artistique. » A l’heure actuelle, 100 000 places sont encore disponibles sur toute la saison. Donc, pour les retardataires, il est encore temps de découvrir et de s’imprégner de la nouvelle saison de l’ONB en réservant sa place. Aussi, la politique tarifaire entend ouvrir à tout un chacun la porte du Grand-Théâtre afin de sensibiliser le plus grand nombre et dès le plus jeune âge à la culture. Ainsi, des soirées spéciales étudiants sont proposées, des temps pour le jeune public à tarif préférentiel également, des pass-midi, bref tout un panel d’offres pour faire taire les clichés comme quoi « l’opéra ne serait pas accessible ».
Pour retrouver la programmation complète de la saison 2018/2019 de l’Opéra National de Bordeaux : https://www.opera-bordeaux.com/

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