Pour « Passages, de la Renaissance au baroque », Philippe Beaussant décroche le Prix Montaigne 2008


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/06/2008 PAR Piotr Czarzasty

Pour ce romancier et musicologue assez singulier, l’art baroque, et plus particulièrement la musique, est devenu le domaine de prédilection. Il fut l’un des fondateurs et le conseiller artistique du centre de musique baroque de Versailles. Membre de l’Académie Française, il est considéré comme le grand spécialiste de la musique française baroque ainsi que de l’art de la scène du XVII/XVIII siècle. Avec « Passages, … » Philippe Beaussant ne fait que confirmer sa réputation, en offrant un regard tout-à-fait original sur l’art de la Renaissance et du baroque.

Ce que vous devez savoir sur…

Passages de la renaissance au baroque
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Peut-on traduire pleinement l’esprit d’une époque de l’art en en présentant seulement une poignée d’oeuvres et d’auteurs ? C’est le pari que défend l’auteur de « Passages, … ». Un pari qui, visiblement, lui réussit. Il n’a pas du tout l’intention de donner au lecteur une description encyclopédique et exhaustive de tous les noms et oeuvres qui ont vu le jour, à cette époque là. Il se contente simplement d’en citer cinq artistes phares, comme lespeintres maniéristes vénitiens Tintoret et Véronèse, le naturaliste Caravage, le poète Le Tasse ou encore le grand compositeur et créateur de l’opéra Monteverdi. Il ne tend pas non plus à décrire et montrer toute leur création, mais prend soin de choisir une à deux oeuvres emblématiques, qui ont marqué différents domaines de l’art entre 1560 et 1610. « Ce sont pour moi des oeuvres qui représentent en soi un résumé, une concentration des tendances essentielles de l’époque. » explique l’auteur.

Comprendre la musique avec… la peinture
Mais ce qui constitue le vrai succès de « Passages, … » se cache dans la multiplicité de sens véhiculés par la notion de « passages ». Beaussant ne cherche pas à isoler les différents créateurs, mais bien au contraire, veut montrer des preuves d’inspirations des uns par rapport aux autres. Les « passages » seraient donc selon Jacques Rigaud, président du jury du Prix Montaigne, « des relations effectives, sous-entendues qui se sont tissées entre les uns et les autres, des liens qui ont été parfois de vraies connaissances. » Que ce soit la peinture, la poésie ou le théâtre, ces formes ne sont pas indépendantes. Elles se rejoignent, chacune est une soeur pour l’autre. Tout comme les artistes dailleurs. « On ne peut comprendre la musique sans la peinture et vice versa. » souligne le lauréat.

Philippe Beaussant lors de la remise du prix Montaigne 2008« l’Etre vers le passage »
« Passages » confient aussi au lecteur la notion de transition, qui s’effectue entre les deux époques par rapport à la représentation même et l’approche envers l’être humain. La Renaissance se concentre sur le « permanent », ce qui devrait constituer l’idéal humaniste, se rapprochant presque du sacré. « Quand Boticelli peint La naissance de Vénus, il ne peint pas n’importe quelle femme ; il nous donne son idéal de beauté. » précise Philippe Beaussant. Le baroque semble, lui, valoriser l’éphémère. « Il vit de l’instant, de l’émotion vécue ici et maintenant. » continue M. Beaussant. Cette différence fondamentale est résumée de manière très éloquente par Montaigne, dont la citation figure justement en introduction de l’ouvrage. « Je ne peins pas l’être, je peins le passage. »

Beaussant en compagnie des « trois M »
En prononçant quelques mots de félicitations, le maire de Bordeaux, Alain Juppé, n’a pas manqué l’occasion de promouvoir la candidature bordelaise dans la course pour le titre de la capitale mondiale de culture 2013. En énonçant Philippe Beaussant parmi de telles figures bordelaises comme Montaigne, Montesquieu, Mauriac ou Ellul, il s’est dit heureux de voir l’auteur contribuer ainsi au grand patrimoine artistique de la ville. « Un patrimoine qui nous donne une longueur d’avance sur nos concurrents. » a-t-il souligné.

Piotr Czarzasty

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