Quand « la petite lumière » d’Antonio Moresco illumine la Machine à lire…


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/02/2015 PAR Lise Gallitre

« Je suis venu ici pour disparaître… »Les lecteurs étaient nombreux ce 5 février, un glacial jeudi soir d’hiver où La petite lumière d’Antonio Moresco a éclairé et réchauffé la Machine à lire. « Ce livre, c’est notre petite lumière à la librairie, nous en avons beaucoup parlé, l’avons beaucoup aimé et beaucoup conseillé », a d’ailleurs dit Hélène Des Ligneris, propriétaire des lieux, avant de laisser la parole à Antonio Moresco, son traducteur Laurent Lombard et Christian Jacquot, qui animait la rencontre. La petite lumière: un titre mystérieux, une phrase d’ouverture »,  » Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant », qui l’est encore plus et une centaine de pages singulières, où l’origine de cette petite lumière éponyme intrigue et éclaire le récit de Moresco à travers des images où la nature est aussi poétique que féroce et où de fait, l’écriture, aussi délicate que puissante, prend toute sa force , donnant à chaque mot un sens, un poids, une image.

Un livre écrit en 14 jours La petite lumière, c’est une lueur chaque soir visible dans un hameau abandonné, c’est la retraite d’un homme, seul, expliquant son souhait de disparaitre, c’est une solitude envahie par la Nature, une Nature habitée par des blaireaux, des arbres, des guêpes, des bruits, des sensations, des présences connues ou non… c’est en fait un livre dont il est assez difficile de parler de peur de dévoiler à ceux et celles qui ne l’auraient pas encore lu des choses précieuses qui méritent incontestablement d’être lues avant que d’être dites ou écrites. 

Interrogé sur son écriture et sur la naissance de ce livre, Antonio Moresco a évoqué « un texte venu sans grille d’écriture mais né comme ça, sans avoir prévu ou anticipé. La petite lumière, c’est plus une écriture de transe, de vision, une progression dans le récit où les images apparaissent, petit à petit. C’est un livre où l’immobilité est très forte ». A ses côtés, interprète de la soirée mais avant tout traducteur du livre, Laurent Lombard qui, amené ensuite à partager  son expérince de traduction de La petite lumière, a parlé « d’un travail d’une difficulté extrême dans le sens où le verbe de Moresco était, dans sa langue initiale, tellement précis et à l’endroit même des images et sensations décrites qu’il fallait veiller à rendre cette même précision et profondeur en français, afin que chaque mot ait un bruit, une profondeur, un sens ». Au-delà donc de la présence pleine d’humilité d’Antonio Moresco, de l’évocation de son travail d’écriture, de son parcours et de ses lectures, allant de Plutarque à Victor Hugo en passant par Leopardi ou Kafka, cette rencontre était en effet également l’occasion d’entendre parler un traducteur de son travail et de cette responsabilité immense de rendre dans une autre langue un texte, une histoire. Enfin, interrogés l’un et l’autre sur la publication de ce livre et sur son succès, le mot de la fin est revenu à Laurent Lombard pour qui « Le succès de La petite lumière est dû aux libraires qui ont eu un rôle primordial en parlant de ce texte, en le conseillant et en le mettant en avant; c’est la puissance heureuse de la librairie ». C’est dit.

Les éditions Verdier, des livres singuliers et précieux en effet. Incontestablement, La petite lumière d’Antonio Moresco en fait partie, un livre étincelant, à conseiller, à offrir, à transmettre mais avant tout, à lire, absolument.

La petite lumière d’Antonio Moresco, traduit de l’italien par Laurent Lombard, éditions Verdier, 2014

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