Retour sur la soirée des pépites d’Arte Flamenco


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/07/2018 PAR Solène MÉRIC

Carlos et David de Jacoba sont frères ; l’un s’est spécialisé dans la guitare, l’autre dans le cante et chacun dans son domaine a collaboré avec les plus grands. Le cantaor David, s’est notamment illustré quelques années au côté du mythique Paco de Lucia, par son chant unique, très personnel et plein de nuances. La démonstration en a été faite ce mardi, l’artiste « émergeant » mérite sa place dans la cour des plus grands, dont son frère à la guitare fait sans doute lui aussi déjà partie. « Un guitariste doit connaître les chants et les rythmes, mieux que les chanteurs eux-même. Quand on connaît l’énergie d’un cante, l’instrument n’est qu’un intermédiaire entre ce qui est chanté les émotions reçues par le public», décrit modestement celui qui aura enchanté les spectateurs tant en solo que par ses accompagnements auprès de son frère et de l’autre cantaor de la soirée : Israël Fernandez. Dans une tessiture et un style très différent de David de Jacoba, son cante est à l’image du cante traditionnel gitan d’Andalousie. Lui aussi chante « avec son cœur et son âme », impressionnant le public de maîtrise et de puissance. Mais c’est sans doute quand les trois hommes sont réunis sur scène et interprètent le flamenco comme ils le vivent, que le feu du flamenco embrase le cafe cantante du Festival, sous les applaudissements (très) nourris des spectateurs debout et admiratifs.

Olga Pericet - Arte flamenco 2018

La robustesse de l’épine, la délicatesse de la fleur
Le feu flamenco, la chorégraphe et danseuse, Olga Pericet aura elle aussi su l’attiser ce mardi en deuxième partie de soirée, avec son spectacle « La espina que quiso ser flor, o la flor que soñó con ser bailaora ». Un spectacle d’avant-garde mêlant flamenco le plus « orthodoxe », à la danse classique tout en flirtant avec le langage théâtral, voire clownesque en début de spectacle. Un « melting pot » aussi dans le choix des musiques où quelques chansons populaires espagnoles s’invitent à des airs de trompettes jazz en intermède de cantes flamencos des plus joyeux aux plus mélancoliques interprétés sur scène par les compagnons d’Olga Pericet. Une palette de styles pour coller au kaléidoscope des identités des femmes interprétées par Olga Pericet, de l’enfance à la vieillesse, avec toujours cette fougue et cette énergie folle qui lui colle au corps. Mais pour autant, dans ce spectacle, masculin et féminin jouent, ou presque, à part égale, tout comme l’humour et le drame, la beauté et la laideur… La robustesse de l’épine et la délicatesse de la fleur, à l’image de cette danseuse, pétulante et magnétique, dans un corps si gracile, qui a bel et bien conquis ce mardi soir, les spectateurs montois.

 

A noter, à l’occasion des 30 ans d’Arte Flamenco, Olga Pericet est l’artiste invitée d’une résidence de création tout au long de la semaine à Mont-de-Marsan, autour des gestes et des silences de Carmen Amaya dont 2018 marquerait le centenaire. « Ce ne sera pas un mini-spectacle ni quelque chose d’abouti, ce sera véritablement une démonstration de recherche dans l’intimité de la création, la fragilité du travail conceptuel et l’interaction avec le public », commente l’artiste.  Sortie de résidence prévue le samedi 7 juillet à 17h au Théâtre Le Molière, gratuit dans la limite des places disponibles. Une autre occasion de voir Olga Pericet sur scène.

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