Tamás Vásáry, rencontre avec un pianiste pas comme les autres


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/08/2012 PAR Bérénice Robert

Tamas Vasary n’est pas un pianiste comme les autres. Et il l’a démontré chaque soir dans ses concerts. Alors que certains de ses confrères se murent dans le silence, lui fait partie de ceux qui n’hésitent pas à prendre le micro pour expliquer au public ce qu’il va jouer et pourquoi. De ceux qui remercient la tourneuse de pages qui l’a accompagné pendant son récital. De ceux qui font des rappels à l’entracte. De ceux, enfin, qui malgré leurs quatre-vingts bougies tout juste soufflées, enchainent trois programmes différents en deux jours.

Né en 1932 en Hongrie, Tamas Vasary découvre très tôt la musique. Une découverte qui a, comme il le raconte, changé sa vie : « Je suis né dans une famille religieuse et mon grand-père était un évêque protestant. J’ai reçu une éducation religieuse et j’ai même voulu devenir prêtre. Mais vers cinq ans la musique est apparue dans ma vie. ». L’existence de l’enfant jusqu’alors « un peu dépressif », qui n’aimait pas être un enfant, en est bouleversée. Un bouleversement qui le propulse très rapidement sur le devant de la scène, avec un premier récital à quatorze ans. Puis tout s’enchaine. Il a joué sous la baguette des plus grands chefs, et sa carrière a été honorée par de nombreuses distinctions – il est notamment Chevalier des arts et des lettres en France.

« Ce qui compte, c’est de transporter les gens »Pourtant, ce qui l’intéresse dans la musique, ce ne sont pas les gratifications matérielles qu’elles lui apportent, mais plutôt son côté spirituel. « La chose la plus importante dans la musique est le spirituel et pas la technique, explique le pétillant vieil homme aux yeux d’un bleu perçant. Ce qui compte, c’est de transporter les gens de leur petit ego à leur grande âme ». Lui qui voulait devenir prêtre confie aussi qu’il a toujours été intéressé par « l’autre monde », persuadé que l’on a chacun plusieurs vies. Dont il faut profiter jusqu’au bout.

Ces deux derniers soirs en tout cas, c’est surtout le public qui a pu profiter de son inépuisable énergie. Avec le Quatuor Mako tout d’abord, qu’il a choisi lui-même. « Il fallait que ce soit quelque chose d’extraordinaire, et je me suis souvenu qu’il y avait quatre filles à Budapest, quatre sœurs qui jouaient toutes d’un instrument à corde [deux violons, un alto et un violoncelle, ndlr] ». Des sœurs qui, comme il le précise, n’avaient jamais joué ensemble en quatuor, et avec qui il a donc beaucoup travaillé. Puis Renaud Capuçon, un incontournable du Festival, avec qui il n’avait jamais joué. Mais l’entente entre les deux hommes, si l’on en juge par la prestation qu’ils ont livrée ce 21 août, a été immédiate. Et c’est debout que le public a salué les deux artistes, rendant un hommage bien mérité à celui qui, décidément, n’est pas un pianiste comme les autres.

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