A la fois chronologique et thématique, cette exposition offre un panorama unique de l’Ouest américain, appréhendé aussi bien à travers la diversité de ses paysages naturels, urbains, que mentaux. L’intérêt de cette exposition c’est de s’intéresser aussi bien à l’énorme développement urbain de l’Ouest qu’aux paysages sublimes d’Edward Weston ou d’Ansel Adams, tout en racontant l’histoire de la photographie. « La photographie est née au même moment que l’Ouest américain », rappelle Sandra Buratti, conservatrice au musée de Bordeaux.
Voyage dans l’Ouest américain et dans l’histoire de la photographieCette exposition est d’autant plus originale, que « le musée met rarement à l’honneur la photographie. En faisant ce choix, nous avons souhaité attirer un public différent, plus jeune », explique-t-elle. Une fois passée l’étape « topographique », descriptive, au lendemain de la Guerre de Sécession, on voit vite apparaître des velléités d’élever le médium au rang d’art à part entière. Ce sont les « pictoralistes » à la fin du XIXème siècle. Peu à peu, le visiteur voit les images sophistiquées des grands noms du pictorialisme remplacer les clichés « documentaires ». Le propos se déplace ensuite vers la vague formaliste des modernistes du milieu du siècle qui ont contribué à mettre au point une nouvelle pureté photographique et à célébrer le « banal », l’humain. L’exposition se termine avec des praticiens contemporains, dont les recherches portent sur l’abstraction photographique. Au final, on comprend mieux l’Ouest américain et comment les artistes ont dompté les techniques pour créer les mythes, véhiculés ensuite dans le monde entier. A voir à la galerie des Beaux-Arts de Bordeaux jusqu’au 12 novembre.
Un « Road Trip » passionnant dans l’Ouest américain au musée des Beaux-arts de Bordeaux
Musée des Beaux arts de Bordeaux