Fanlac : Viole de gambe et clavecin, pour envolées de Bach et de Marin Marais.


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/08/2013 PAR Laura Jarry

La nervosité des grands.Qu’ils jouent en duo ou en solo, on remarque tout de suite la différence de style entre Jérôme Hantaï et Maude Gratton, sûrement dû au grand écart de maîtrise entre les deux instruments sur lesquels ils ont composé leur soirée musicale. La viole de gambe de Jérôme Hantaï parle peu aux néophytes, ceux-là mêmes qui applaudissent au moment inopportun et qui trouvent peu de différence entre son instrument et un violoncelle classique : erreur, puisque la viole de gambe résonne avec plus de force dans l’église et permet à son musicien d’en extraire une plus grande complexité.
La nervosité de celui-ci rappelle ceux des grands interprètes, ceux qui retiennent leur souffle alors qu’ils jouent, tant ils sont concentrés sur leur musique et souhaitent le rester. Nervosité qui lui fait remuer les pieds sur les moments lents, plus souples, avant de retrouver l’emportement d’un enchaînement de notes; à vous faire perdre la tête s’il vous viendrait l’idée de suivre des yeux cet archer, tenu et manié comme d’autres maîtres usent de leur plume.

Douceur et fermeté.A ces notes s’ajoutent les accords du clavecin de Maude Gratton. L’instrument attire les spectateurs durant l’entracte, il invite à comprendre comment il fonctionne ; car même si la musicienne semble en jouer aisément et gracieusement, on devine aux changements rapides qu’elle opère à l’intérieur de celui-ci régulièrement, qu’il est difficile à maîtriser. Pour autant, elle a les doigts gracieux, qui s’envolent au-dessus des touches. Si certaines voix murmurent que cet instrument est le plus souvent réservé aux hommes, ce serait ne pas connaître le curriculum vitae de Maude Gratton qui sait manier basse continue, orgue, contrepoint renaissance, clavicorde, pianoforte à quatre mains et bien sûr clavecin; ce même clavecin qu’elle apprivoise ici avec autant de douceur que de fermeté.
Les deux artistes se connaissent et ont déjà joué ensemble : peut-être est-ce de là qu’est née cette admiration réciproque et ce plaisir de faire de la musique ensemble, qui se ressentent sur scène. Dans l’église simple de Fanlac, ces deux-là ont fini leurs pièces pour viole et continuo du Second livre de Marin Marais les yeux brillants et s’échangeant un « Bravo » à demi-voix.


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