Yan Cozian, la résurrection de la cornemuse landaise


YanCozian
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/07/2014 PAR Julie Ducourau

«Dès le départ, il faut embarquer les gens dans la danse, donner le la», «les placer comme acteur, et non plus comme simple spectateur comme on le fait depuis 50 ans», lance le cornemuseux qui regrette le temps où les gens chantaient quand maintenant, ils ne font plus qu’écouter», passifs. Son spectacle Dancem ! (Dansons !) est une invitation à danser en langue gasconne. Lui aux cornemuses, flûtes, hautbois et chant, Martin Lassouque, son ancien élève, à l’accordéon et à la boha (souffler en gascon, prononcer bou-heu), et Lionel Gomez à la guitare. Aurélie Barrère complète le trio de musiciens pour faire entrer le public dans la danse, pendant une heure trente de musique alternant grands standards landais (comme la facétieuse Dancem Dauna) et autres morceaux revisités ou composés par Yan, avec un timbre actuel donné par la guitare classique ou électrique dans de nouveaux arrangements.

«La tradition continue à faire de petits sauts en avant», aime à dire Cozian, lui qui joue désormais de la cornemuse landaise électro-acoustique, sa dernière invention pour faire connaître son instrument fétiche pour lequel il a tout lâché dans les années 90.

A 58 ans, Yan Cozian est aujourd’hui un musicien reconnu dans le petit monde des musiques traditionnelles, entre un passage en solo au 40e Festival interceltique de Lorient en 2010 et une scène de connaisseurs chez les Maîtres sonneurs de Saint Chartier (Indre) en 2007.

Patrimoine vivant des LandesCe natif de Rennes mais dont le berceau familial landais est à Uchacq-et-Parentis est aussi fabriquant de cornemuses dans son atelier de Soustons, maîtrisant peu à peu les spécificités de cet instrument à double tuyaux mélodiques et anche simple, contrairement à ses cousines celtes.

Dans le même esprit de partage, l’autodidacte qui parcourt les bals avec son groupe Pass’Aires, transmet sa passion à une vingtaine d’élèves au Conservatoire des Landes, toujours fasciné par le côté inter-générationnel de la musique traditionnelle.

Pourtant, cette cornemuse a failli disparaître, quand Jean Lestage de Le Sen, un des derniers bohaires traditionnels, meurt au début des années 50 en emportant son savoir-faire de fabricant-musicien. Des passionnés comme Joseph Barsacq ou Geo Lasserre feront revivre la boha dont des représentations sont visibles sur des églises landaises dès le Moyen-Age, comme à Arx ou Bascons. Une histoire racontée par Yan Cozian dans un double DVD-livret passionnant sorti en 2012 (Boha ! Au cœur des Landes). Entre sauvegarde d’un patrimoine quasi-disparu, mémoire de la tradition orale et défense de la langue gasconne. Façon aussi de montrer que la cornemuse n’est pas seulement l’apanage d’Ecossais en jupette… et qu’elle doit sortir du seul folklore traditionnel pour rester un « patrimoine vivant de nos Landes », selon ses mots.

Autres dates et informations sur www.yancozian.fr

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