À quel prix la CCI Pau-Béarn a-t-elle accepté le racket de Ryanair ?


Dullhunk
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 16/02/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Pendant six ans Ryanair empochait cinq cent milles euros par an. Une somme de près de 3 millions d’euros qui n’a pas été inscrite sur les comptes de l’Aéroport. La raison est simple nous explique-t-on du côté de la CCI : «  il est interdit sur le le plan des finances publiques qu’une concession soit financée par une Chambre de Commerce et d’Industrie. » Mais rappelons tout de même que la CCI de Pau a déjà été épinglée en 2007 par la Chambre régionale des Comptes pour avoir tenté de contourner une décision du Tribunal administratif de Pau qui annulait une aide généreuse de 460 000 euros offerte à la compagnie irlandaise. La Chambre régionale des comptes avait mis au jour un montage financier de la CCI avec une filiale inconnue au bataillon pour continuer à subventionner Ryanair, au détriment des autres. Il est décidément impossible de faire payer les billets d’avion des touristes par le contribuable ! Ainsi, de 2003 à 2009, La CCI de Pau, gestionnaire de l’aéroport Pau-Pyrénées, a payé l’intégralité des « contributions marketing » sur ses fonds propres.

Direction Tarbes?
En 2010 Ryanair demandait 1,44 millions, trois fois ce que la CCI lui versait habituellement. En 2009, Martine Lignières-Cassou, maire de Pau, avait tiré la sonnette d’alarme et pour cause. À l’heure du constat, la CCI, lasse de se faire traire, a voulu inscrire les « contributions marketing » aux comptes de l’Aéroport. Mais qui allait donc payer ces subventions si la CCI n’en a pas le droit, comme lui a rappelé la Chambre régionale des comptes. Les collectivités territoriales devaient verser 0,55 millions d’euros, « et pas un sou de plus» , nous a-t-on confié, mais quid des 0,9 millions restants dûs à Ryanair ? Patrick de Stampa, président de la CCI de Pau, s’étrangle, consensuel : «  Nous trouverons la solution la plus intelligente possible dans l’intérêt de tous.» Aujourd’hui, l’Aéroport Pau-Pyrénées affiche un déficit de près d’un million d’euros que le contribuable sera amené à éponger si la CCI n’arrive pas à stabiliser le résultat de l’Aéroport à l’échéance de sa concession en 2015. Un déficit sans lien avec le paiement de la « contribution marketing » , nous assure-t-on à la Mairie de Pau. Une chose est sûre, la compagnie Ryanair qui demandait 1,5 millions d’euros en 2011 pour ses cent milles passagers annuels, soit 15 euros par voyageur, a jusqu’au 1er avril pour choisir de partir ou non… à Tarbes. Un jolie poisson d’Avril à la sauce anglo-saxone.

photo : Dullhunk

Olivier Darrioumerle
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