Aéroport Bordeaux-Mérignac : nouvelle desserte, low cost, Bordeaux-Lyon

En 18 mois, easyJet aura transporté environ 240 000 passagers, ce qui représente un résultat considérable, étant donné un taux de pénétration low-cost en France qui oscille seulement vers 15% de tous les vols intra-européens, alors que la moyenne européenne de dessertes low-cost en représente 37%. D’où vient un tel succès? « C’est le rapport qualité-prix imbattable offert par la compagnie. » explique François Bacchetta, directeur général d’easyJet pour la France. Celui-ci se traduit par la suppression du service cuisine; une classe unique (10% de sièges en plus); des ventes réglées uniquement par internet; le principe « réserver tard = réserver plus cher » et enfin des vols « court courrier » sans escales, assurant la desserte de plusieurs destinations par un même appareil le même jour (gain de 25% de passagers).

De la côte atlantique aux Alpes en une heure

Quel intérêt pour Bordeaux? « On sait parfaitement que le réseau des transports en France est centralisé principalement au départ de la capitale; notre but est d’offrir des trajectoires plus transversales. » explique M. Bacchetta. Le 4 avril sera aussi l’occasion pour easyJet d’ouvrir une nouvelle base régionale à l’aéroport de Lyon St-Exupéry. « Cela nous permettra d’élargir nos champs de possibilités, en étant plus indépendants des bases de Paris. » continue M. Bachetta. « Notre ambition est de faire en sorte que, d’un côté, un Lyonnais puisse aller faire rapidement un tour sur la côte atlantique et de l’autre, qu’un Bordelais aille faire du ski dans les Alpes par exemple. »

Les low-cost tirent la croissance

En ce qui concerne l’aéroport, les liaisons domestiques constituent toujours la plus easyjet grande part du trafic aérien à Bordeaux. Ce sont 2,2 milions de passagers sur 3,5 milions. Bordeaux-Lyon viendra donc encore renforcer le secteur domestique, d’autant plus qu’easyJet prévoit, en mai, l’ouverture d’une connection avec Toulouse. En dehors d’une activité dynamique sur le trafic domestique, les compagnies low-cost représentent le principal levier de la croissance dans le volet international du trafic aérien à Bordeaux. « Les vols low-cost ont attiré 400 000 passagers en 2007. » souligne le directeur de l’aéroport, Pascal Personne. « … ce qui représente 60% de la croissance à l’international. »

Aérogare et … tram?

Cette forte croissance commence néanmoins à poser des problèmes. Avec 3,5 millions de passagers en 2007, et une capacité d’accueil évaluée à seulement un million de plus, la marge de manoeuvre semble assez réduite. « C’est pour cela qu’on a pensé de mettre en place une aérogare, avec un service simplifié, dédiée aux compagnies low-cost. » affirme Pascal Personne. La construction de celle-ci vient d’ailleurs d’être approuvée par le Conseil de surveillance de la Société Aéroport de Bordeaux Mérignac, le 25 mars dernier. L’aérogare sera destinée à recevoir jusqu’à 2 millions de passagers représentant à l’horizon 2017, 40 % du trafic de l’aéroport. Elle serait prête fin 2009. Un autre problème survient du côté de la connection de l’aéroport au réseau de transports en commun de la CUB. « On pense sérieusement au prolongement du tram jusqu’à l’aéroport ; mais pour l’instant c’est une voie « dédiée » de bus qui sera construite début 2009, dans le cadre du TCSP (transport en commun en site propre) » rassure le directeur.

L’aéroport Bordeaux – Mérignac a terminé l’année 2007 à 6,5% de croissance, dont 16,5% pour l’international et 2,4% de croissance pour le trafic domestique. Avec 3,5 milions de passagers, Bordeaux pointe à la 5ème place en tant qu’aéroport régional, derrière Nice (10 millions), Lyon et Marseille (env. 7 millions) ainsi que Toulouse (5 millions).

Piotr Czarzasty