Agri-Ethique, un blé français dont le prix ne bouge pas


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/07/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

De la flambée du prix des carburants à l’embargo décidé en 2010 sur les exportations russes, le blé et ses tarifs ressemblent parfois à un bouchon sautillant sur une mer démontée. « Nous avons voulu nous déconnecter de cette réalité » explique Ludovic Brindejonc, le directeur général d’Agri-Ethique, la filiale de la CAVAC.

« Une vision à long terme » Afin de « sécuriser les emplois locaux et permettre à tout le monde de s’y retrouver », celle-ci a lancé « une démarche sociétale » permettant de garantir pendant une période de trois années le prix du blé payé au producteur.

« Cela procure une sécurité à l’agriculteur et lui permet d’avoir une vision à long terme. C’est pareil pour le meunier qui, sur un volume important, peut disposer d’un gros confort ». Une même garantie de stabilité est apportée aux boulangers adhérant à la démarche, ajoute-t-il.

30 000 tonnes par anCertes, cette initiative ne peut pas concerner plus de 30 % des volumes fournis par les producteurs. Quant aux prix pratiqués, ils varient d’une région à l’autre pour des raisons liées aux rendements, aux conditions météo, à la nature des intrants etc. Mais le mécanisme, encore modeste au regard de la production nationale, commence à faire tache d’huile.

Cinq coopératives adhèrent aujourd’hui à Agri-Ethique. Outre la CAVAC, il s’agit de CAPL (Maine et Loire), l’Epi Salvagnacois (région de Toulouse), la Dauphinoise (Vienne) et Triskalia (Bretagne). « Nous allons dépasser plus de 30 000 tonnes par an » indique Ludovic Brindejonc. Tout en précisant que  350 boulangeries ont également rejoint le mouvement.

Une volonté de transparence«  Leurs clients ont la garantie d’acheter un pain fabriqué avec du blé français ». Une céréale produite, qui plus est, en tenant compte de diverses préoccupations liées au milieu naturel. « Chaque agriculteur signataire de notre pacte s’engage à mener, au minimum, une action innovante permettant un gain environnemental sur l’eau, l’air, le sol ».

Cette volonté de transparence est aussi soulignée par Patricia Gaffet, la gérante des boulangeries Ange. En Aquitaine, outre les commerces qu’il possède déjà à Bordeaux, La Teste- de-Buch et Marmande, ce réseau vient d’ouvrir un magasin à Billère, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Implanté dans une cinquantaine de sites en France, Ange axe sa promotion sur l’utilisation d’une farine haut de gamme CRC (culture raisonnée contrôlée), « produite dans notre pays, à moins de 250 kilomètres des moulins qui vont la recevoir » et à partir d’un blé faisant appel à « très peu de pesticides ». Une matière première plus coûteuse que la farine classique, mais sans que cela se ressente sur le porte-monnaie du consommateur. « C’est un choix que l’on a fait » (ndlr : D’une manière générale, le coût de la farine représente  entre 7% et 10% du prix du pain).

Après le pain, la viande et le lait ?Pourquoi s’en tenir là ? Agri-Ethique, qui commence à s’intéresser au vin, aimerait étendre à terme sa démarche au porc, à la volaille et au lait. Des domaines où, explique Ludovic Brindejonc, les producteurs souffrent de l’effet de ciseau provoqué par la hausse du coût des aliments et les tarifs draconiens pratiqués par la grande distribution. « Mais c’est beaucoup plus compliqué à monter ».

Pour en savoir plus : http://www.agriethique.fr

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