Quand Alain Chatillon évoque l’extension aquitaine d’Agrimip il n’hésite pas à qualifier l’opération de «fusion intégrale». Et en effet, un an après, le bilan est plutôt bon puisqu’en à peine un an, les entreprises aquitaines, principalement des PME, adhérentes au pôle de compétitivité représentent 30% du total des entreprises membres.
Le bi-régional une taille critiquePariant sur l’innovation et plus particulièrement sur le concept des «agrochaines», qui prend en compte les systèmes de production dans leur globalité en partant des attentes du marché et des consommateurs, Alain Chatillon inscrit aussi clairement le pôle de compétitivité dans « une ambition à dimension mondiale ». Un défi prêt à être relevé puisque Agrimip a récemment été classé par l’Etat, parmi les meilleurs pôle de France (dits « très performants ») au côté d’un autre de ses illustres voisins: le Pôle Aérospace Valley, lui aussi bi-régional. Deux pôles qui témoignent donc que la stratégie de fusion entre les deux régions, et donc de «taille critique», est un atout pour une reconnaissance au moins nationale.
Prix Agrimip Sud Ouest Innovation des LycéensPour autant, si Agrimip Sud ouest Innovation vise la compétitivité mondiale, il n’en n’oublie pas ce qui fait le moteur de la performance économique et scientifique de demain: la formation et l’esprit d’innovation. L’assemblée générale a donc mis à l’honneur trois étudiantes, venues évoquer la particularité de leur formation d’ingénieur en «Génie des agrochaines» à l’ENSAT, ainsi que les élèves des lycées agricoles de Montagne Saint-Emilion, Sainte-Livrade et Auzeville, qui avaient la lourde tâches de décerner le Prix Agrimip Sud Ouest Innovation des Lycéens à l’un des projets portés par le pôle. Ils ont cette année choisi de récompenser le projet Neurophénols. Porté par l’entreprise Libournaise Activ’Inside, ce projet de dimension franco-québécoise a pour objectif de mettre au point à partir de polyphénols extraits de fruits rouges, des actifs alimentaires destinés à la prévention du déclin cognitif naturel chez l’homme et le chien.
Une innovation qui marie acteurs agroalimentaires et recherche et vient conforter le message vidéo de Michel Serres affirmant que «les agriculteurs sont, depuis toujours, les meilleurs innovateurs». Autre intervention de la matinée, celle de l’économiste spécialiste de la santé publique, et également agronome, Jean de Kervasdoué, portant une attaque en règle contre le fameux «principe de précaution». Un principe qui est selon lui «véritable frein à la recherche et à l’innovation», au mieux inutile, au pire dangereux.
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