Appellation « Côtes de Bordeaux » et exportation: l’Union (des Côtes) fait la force!


Aqui.fr et Union des Côtes de Bordeaux
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 06/06/2014 PAR Solène MÉRIC

Si l’Union des Côtes de Bordeaux existe depuis 7 ans, son appellation officielle «Côtes de Bordeaux» aura 5 ans en octobre. Celle-ci regroupe sour la même étiquette, les appellations de Blaye, Cadillac, Castillon, et Francs et sa vocation première est le développement de leur commercialisation à l’export. En chiffres, l’Union des Côtes ce sont 1000 producteurs sur 11000 ha.
Une appellation jeune mais qui démontre déjà toute sa pertinence. En effet, «dans les années 2000, la part de marché à l’export des quatre appellations groupées représentait 11% des volumes» se souvient Patricia Zabalza. A fin 2013, l’export représente 20% des volumes (soit 100.000 hl sur 500.000 hl de production), avec notamment une croissance de plus de 39% ces deux dernières années. Autrement dit, «en un peu plus de 5 ans, on a réussi à doubler le poids de l’export dans nos volumes», résume la Directrice. Un bon bilan mais qui, à ses yeux, «n’est pas suffisant puisque la moyenne export des vins de Bordeaux est à 38%». En outre au regard des volumes produits (10% des volumes de Bordeaux) et de son poids économique sur le marché français (3ème appellation dans la grande distribution), l’appellation peut encore prétendre à de belles progressions à l’export.

L’export, c’est le cœur de la mission de Patricia Zabalza depuis son arrivée il y a 2 ans. Avec l’appui d’une «commission export» constituée de viticulteurs des 4 appellations communales concernées, elle a mis au point un plan de développement export triennal charpenté. «Depuis 2 ans, on a multiplié le nombre d’opérations de promotion par trois sur une sélection de pays prioritaires. Nous sommes passés de 8-10 à 32 opérations, avec chaque année un objectif de 2 actions par pays».
Parmi eux l’Allemagne, «plus simple d’accès de par sa proximité géographique et culturelle pour des exploitants souhaitant se lancer à l’export», mais aussi les Etats-Unis et la zone asiatique avec une présence en Chine, à Hong Kong, et au Japon. L’Union prend garde en effet, à ne «pas mettre pas tous ses œufs dans le même panier», prévient la directrice.

Masterclass récemment organisée à Osaka par l'Union des Côtes de Bordeaux


« Un vrai besoin de formation et une curiosité »En Asie justement, Patricia Zabalza y a passé 3 semaines en novembre dernier, et revient tout juste d’un séjour de 15 jours. Au programme: Tokyo, Osaka, Shanghai et enfin Hong Kong, pour quatre jours de présence sur Vinexpo. Au total neuf opérations ont été menées par l’Union des Côtes de Bordeaux pour se faire connaître des prescripteurs locaux (sommeliers, grossistes, restaurateurs, journalistes,…) qui sont la cible numéro 1 de l’Union des Côtes.

Lors de ces déplacements, ce sont trois types d’opérations qui sont menées, détaille la Directrice de l’Union. D’abord «la participation aux Salons internationaux avec la présence d’un stand collectif où on expose notre offre», ensuite «des Masterclass» autrement dit «des séminaires de dégustation qui durent entre 1h et 1h30 et réunissent chaque fois entre 40 et 60 personnes ».
Pour les animer, l’Union des Côtes fait appel, le plus souvent possible à un sommelier connu. A Hong Kong par exemple, c’est Nelson Show, président des sommeliers de Hong Kong qui le temps de l’exercice, a joué les ambassadeurs pour les Côtes de Bordeaux. A Osaka au Japon, une master class a été organisée avec le meilleur sommelier du Japon 2007. «Sur ces opérations, on fait toujours salle comble ce qui veut dire qu’il y a un vrai besoin de formation et une curiosité», note Patricia Zabalza.

Enfin le troisième type d’opération menée à l’international consiste en l’organisation d’événements, soirées ou déjeuners au cours desquels les vins sont présentés aux invités prescripteurs. En outre, à chaque déplacement, la directrice reçoit les journalistes, «même si les retombées presse sont plus difficiles à analyser à l’étranger qu’en France » admet-elle. Sur son dernier voyage, le sentiment reste bon: «l’engouement pour nos vins ne se dément pas». Prescripteurs et journalistes ont une fois de plus répondu présents.

« Passer à la vitesse supérieure » avec le négoceAu delà de ces actions, Patricia Zabalza compte sur un autre acteur de poids pour doubler les volumes à l’export : le négoce. Et l’idée n’est pas nouvelle, lorsque les Côtes ont été créées, il y a 5 ans, le cahier des charges prévoyait déjà, à destination du négoce, la possibilité de faire des assemblages entre les 4 appellations communales, Blaye, Cadillac, Castillon, et Francs.
La stratégie ici étant de «développer une « marque » mère Côtes de Bordeaux, sans précision communale, utilisée uniquement par les marques commerciales du négoce, et, d’un autre côté, d’allier Côtes de Bordeaux et une appellation communale avec, derrière, un nom de Château.» Mais pour l’heure aucun acteur n’a saisi l’opportunité.
Or, l’enjeu est de taille puisque «le négoce représente de nombreux relais commerciaux internationaux et commercialise 50% des volumes de la place Bordelaise », rappelle Patricia Zabalza. Avec le nouveau Président de l’Union des Côtes, Stéphane Héraut, l’ambition de la directrice est bien «de passer à la vitesse supérieure», en multipliant les rencontres avec les intervenants.

Soirée de promotion à Tokyo organisé en partenariat entre l'Appelation

« Affirmer qui on est »Pour autant Patricia Zabalza reconnaît que l’appellation est jeune, et qu’un travail d’identification et de positionnement est nécessaire. Il faut «affiner notre message, mieux affirmer qui on est, notre identité au sein du vignoble bordelais, au sein du vignoble français. Nous devons aussi pouvoir comparer notre offre par rapport à des vins internationaux espagnols, italins, chiliens… qui sont nos concurrents». Le travail, est en fait, déjà en cours auprès de plusieurs agences et devrait aboutir à la rentrée 2014.
Pour autant, Patricia Zabalza insiste, «on ne joue pas contre les autres vins de Bordeaux». Tout à l’inverse, son ambition est de multiplier les opérations communes : certaines ont déjà eu lieu avec les Sweet Bordeaux, mais aussi avec les Bordeaux et Bordeaux supérieur. «Depuis le début de l’année, on en est à la 5ème action commune. Ce qui veut dire que l’on met nos budgets en commun, les vignerons des deux appellations sont présents, les vins et les couleurs de nos appellations sont présents. Au total, on a pu organiser des manifestations plus grandes, avec plus d’offres et donc une aura plus forte qui attire plus de prescripteurs.»
Des opérations groupées qui tiennent à cœur à la directrice. «Au delà de la rationalisation des coûts, ça permet une belle visibilité de Bordeaux en général. J’aimerais oublier les querelles de clochers, les antagonismes des uns par rapport aux autres, et vraiment développer cette idée de «faire ensemble». Nous pouvons aller encore plus loin. Il est évident que nous gagnerions à être moins dispersés dans nos actions, ça ne peut que rejaillir sur le vignoble bordelais, dans une logique de gagnant-gagnant.»

« Une appellation frappe à la porte »En 5 ans, le dynamisme de l’appellation s’est fait remarquer. Par les viticulteurs d’abord, qui sont de plus en plus enclins à participer aux opérations de promotion de l’Union des Côtes, mais aussi par d’autres appellations. L’une d’entre elles, dont le nom reste pour l’instant secret frappe à la porte de l’Union. « Le travail sur le dossier est en cours », précise Patricia Zabalza.
L’Union des Côtes de Bordeaux, n’a donc sans doute pas fini de faire parler d’elle, ici et dans le monde. A commencer pendant Bordeaux fête le vin où outre un stand en bord de Garonne, un reportage de 26 minutes diffusé sur Bordeaux 7 se consacrera à l’appellation.

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