Apprentis d’Auteuil: « un projet social et économique » autour de l’aéronautique


Apprentis d'Auteuil
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/07/2017 PAR Solène MÉRIC

La fondation des Apprentis d’Auteuil a de multiples facettes quant à ses structures d’accueil et d’insertion. Côté scolarité, « nous couvrons le fil, de la crèche jusqu’au collège, notre objectif étant de ne pas lâcher nos jeunes avant le CAP ou le Bac pro ». Mais depuis 2017 dans l’idée de proposer les formations les plus pertinentes possibles, la Fondation, reconnue d’utilité publique, a mis en place une nouvelle stratégie. Celle-ci a pour but d’ « identifier des secteurs qui marchent bien mais qui sont en pénurie de main d’oeuvre, afin de voir avec eux ce que l’on peut construire ensemble », explique Caroline Boisdron.
Dans un premier temps plusieurs formations ont ainsi été imaginées, avec succès, en partenariat avec des entreprises ciblées. Parmi elles, Loréal, « grâce à laquelle on a pu intégrer 15 jeunes filles dans un CAP coiffure à Blanquefort, qui sont des formations de plus en plus chères » ou encore Bergerat-Monnoyeur qui sur une formation de 16 jeunes en contrat professionnel sur la maintenance industrielle, a permis à 12 d’entre eux, soit d’être embauchés par l’entreprise ou ses sous-traitants, soit de poursuivre leur formation vers un diplôme de niveau supérieur.

Démarche a donc été lancée autour et avec le secteur aéronautiqueMais « pouvoir impliquer 15 à 20 jeunes dans un projet de formation autour d’une seule entreprise reste un pari un peu compliqué, toute n’ont pas la taille, les moyens ou les besoins de le faire. D’où l’idée d’ouvrir la démarche à une branche économique dans son ensemble, et ainsi d’associer plusieurs entreprises mécènes dans le projet », explique Caroline Boisdron. La démarche a donc été lancée autour et avec le secteur aéronautique, suite notamment à une rencontre avec Denis Guignot, le Président d’Aérocampus Aquitaine. Quant à la formation qui sera mise en place, a été choisie celle de « Monteur ajusteur aéronef, mention carbone », un métier où l’on va rapidement se poser la question de la main d’oeuvre, nous ont assuré nos partenaires », indique Caroline Boisdron. Et quel partenaires ! Parmi les entreprises engagées figurent : Potez, Dassault, Asquini, Stelia, Sabena… « On aimerait pouvoir avoir un ou deux partenaires entrepreneuriaux de plus, notamment dans le Médoc…», précise encore la responsable.
Sur le calendrier, le projet se fera en trois temps : d’abord, « de septembre à décembre, une information collective autour de l’aéronautique et du métier de monteur-ajusteur », au sein des structures gérées par les Apprentis d’Auteuil ainsi que d’organismes telles que les Missions Locales. Puis de janvier à mars, 20 jeunes suivront un temps de « pré-qualification autour de certains fondamentaux de savoirs et de valeurs, comme la loyauté ou le fait de ne pas vouloir cacher ses erreurs, car c’est lié à la question de la sécurité qui est très importante dans ces métiers ». Ce sont les entreprises qui définissent les éléments de cette pré-qualification qui sera aussi rythmée par deux stages au sein des entreprises permettant au stagiaires d’avoir un premier contact avec l’aéronautique. « C’est en avril 2018 que démarreront les contrats de professionnalisation pour 14 jeunes, au sein de nos entreprises mécènes, en alternance avec les cours théoriques donnés à l’Aérocampus, qui sera également le lieu de formation et d’internat des 3 mois de pré-qualifiation. ».


Un accompagnement personnalisé et renforcé en lien avec les entreprisesQuant aux clefs du succès (vivement espéré) d’un tel projet, Caroline Boisdron en cite notamment trois. D’abord outre les formations, qu’elles soient lors de la pré-qualification ou de la formation diplômante proprement dite, « chaque gamin sera accompagné de manière personnalisée et renforcée tout au long du processus, le tout en lien avec l’entreprise ». Autre facteur de succès : « Nous n’allons pas chercher les jeunes trop loin de l’entreprise, nous travaillons sur le bassin d’emplois de l’entreprise ». En effet, habiter à proximité est une facilité pour s’assurer de la présence du jeune, et simplifie la question de l’hébergement ou de la mobilité. Quant aux périodes de cours théorique, le campus de Latresne, est là aussi selon Caroline Boisdron, un atout : « l’Aéroampus est un lieu magique, outre le décor, on y trouve de grands noms de l’aéronautique, Dassault, Airbus Helicopter… mais aussi des start-ups innovantes ou encore des drones. Nos jeunes vont ainsi baigner dans un monde d’excellence, où ils pourront croiser de nombreuses nationalités, et ainsi mesurer l’utilité de savoir parler anglais… », s’enthousiasme-t-elle.
Du côté des partenaires du dispositif, outre Aérocampus pour l’hébergement et la formation, Caroline Boisdron liste l’AFPA pour la formation, et AFEPT en charge de la coordination du projet et de l’accompagnement personnalisé des jeunes « avant , pendant et après le dispositif ».

Un projet pour un montant global de 285 000 €, dont 175 000 € sont pris en charge dans le cadre de la formation professionnelle. Le restant est dû par les entreprises mécénes. Mais au regard du caractère expérimental et innovant de ce projet, le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales), verse une subvention à hauteur de 80 000 €. Sans cette subvention, le coût réel par jeune est de 3280€, après déduction fiscale.

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