Bordeaux Unitec renforce son action régionale


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 19/01/2018 PAR Romain Béteille

Une mue visible

Au moment de faire les comptes, Unitec, la technopole hébergée au sein du Centre Condorcet de Pessac, ne rougit pas vraiment. En 2017, elle a accompagné 114 start-ups et plus de 430 depuis sa création. Elle est aujourd’hui répartie au sein de 17 sites d’hébergement (trois sites labellisés Unitec et 14 partenaires) et les jeunes entreprises qu’elle a accompagnées ont réalisé, l’année dernière, une levée de fonds cumulée de 9,3 millions d’euros. Numérique, Sciences de la vie et sciences/technologies de l’ingénieur sont toujours les trois filières dans lesquelles elle est spécialisée, et l’accompagnement, comme le précisait ce vendredi Stéphane Rochon, reste toujours son moteur principal. « On reste dessus, on le développe ». Après avoir fusionné avec AEC et « avalé » la pépinière de Pessac, le responsable l’assure : « Les fusions renforcent nos capacités d’accompagnement. 2017 a été une année de structuration ».

Le budget d’Unitec, avoisinant toujours le million d’euros annuel, est donc là pour raffermir le socle. Mais 2018 alors ? Unitec va mettre en place un nouvel outil pour faire un « état des lieux sur le positionnement d’un brevet dans un ensemble. Cela va permettre de comprendre si une entreprise se différencie sur un milieu déjà identifié ou si elle est un peu isolée ». Elle va aussi mettre en place un pass d’accueil parisien via un partenariat avec Station F, campus de 34 000 mètres carrés situés à la Halle Freyssinet et créé en juin 2017 par Xavier Niel, le patron de Free. Pour les jeunes entreprises locales, c’est la promesse de cinq jours d’accès à un poste de travail (24h/24 et sept jours sur sept) et aux services fournis par l’incubateur pour onze euros par jour (soit 500 euros par an au lieu de 900 pour le loyer habituel). Mais la délocalisation fonctionne dans les deux sens : via l’obtention du label « French Tech Visa », Unitec espère miser aussi sur « la venue de start-ups étrangères. Bordeaux est aujourd’hui attractive pour les start-upers, il faut jouer cette carte de l’accueil des entreprises étrangères », résume Didier Roux. La dernière carte, la plus concrète, c’est au niveau régional qu’il faut l’observer.

Le pied sur l’accélérateur

Dans le courant de l’été, la région Nouvelle Aquitaine a lancé un Appel à Manifestation d’Intéret visant à identifier un « opérateur » dans la mise en place d’un parcours d’accélération pour les « start-ups à fort potentiel ». Objectif : en accompagner entre dix et quinze par an, les aider à financer leur croissance et accélérer leur déploiement sur les marchés (nationaux et internationaux). Le fait que la région drague les jeunes pousses n’est pas une nouveauté : projet de création d’un fonds régional d’investissement (on parle de 200 millions d’euros dont une part abondée par la Banque européenne d’investissement), une aide chiffrée à 9,6 millions d’euros en octobre 2017 et une volonté du président de région, Alain Rousset, de pousser vers le haut la phase d’accélération de ces entreprises souvent bloquées au premier stade de développement n’en sont que les trois plus évidents exemples. Depuis cet été, l’accélérateur en question, baptisé « parcours d’excellence pour les start-ups à fort potentiel », a avancé de manière un peu plus concrète.

Perrine Laqueche, « conseillère en création d’entreprises innovantes », pilote le projet depuis fin novembre, date à laquelle Unitec a été choisi comme principal opérateur. À la tête d’une équipe de trois personnes depuis, elle nous avoue être en pleine « prospection » avec la sélection (sept candidats maximum), effectuée à la fin du mois de mars prochain par un cabinet indépendant parisien. Financé à 80% par la région (les 20% restants représentant un autofinancement demandé aux entreprises aidées dans leur phase d’accélération à hauteur de 800 euros par mois) l’une de ses particularités est d’être, à la différence de beaucoup d’opérateurs privés qui proposent des solutions simiaires, dans un schéma ne permettant pas de se rémunérer en prenant une part du capital des entreprises lauréates. Deuxième originalité : les entreprises restent « là où elles sont basées » selon Perrine Laqueche. « L’enjeu, c’est d’aider les entreprises à développer leur croissance en évitant la délocalisation ». Plus concrètement, cette « aide » se présente sous deux formes : d’un côté, des journées de travail collectif (une par mois) « pour créer une communauté d’entrepreneurs », de l’autre trois jours par mois minimum de collaboration entre l’entreprise et le dispositif (ateliers de travail avec des experts autour des questions de management, des levées de fonds ou encore de l’internationalisation).

La Région et Unitec ne se posent pas vraiment de limites au secteurs recherchés, si ce n’est bien sûr une possibilité de privilégier ceux sur lesquels le territoire a un fort potentiel comme la photonique, l’aéronautique ou la santé. Les profils recherchés, contrairement aux secteurs, sont plus spécifiques. « Elles doivent avoir un fort potentiel, de grandes ambitions. Économiquement, elles doivent déjà avoir éprouvé une phase de commercialisation et effectué une preuve de marché fort qui a validé leur modèle économique. L’objectif final, c’est de faire grandir une équipe composée de 10 à 12 personnes vers 30, 40 voire 50 personnes ». Sans concurrence avec les accélérateurs, ce nouvel outil viendrait donc renforcer le maillage de services déjà présentés par Unitec (aide à la recherche de financements, mise en réseau avec des partenaires, conseils stratégiques…) à destination des entreprises installées en Nouvelle Aquitaine ou souhaitant s’y implanter. L’appel à candidature, lui, démarre en début de semaine prochaine et une première pré-sélection s’effectuera courant février, avant un accueil de la première promotion fixée au début du mois d’avril.

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