Si certains avaient encore des doutes sur la potentialité de croissance du marché Chinois, l’intervention de José Luis Hermoso, Directeur de la recherche pour le cabinet londonien, IWSR, les aura totalement convaincus du potentiel des vins et des vins français notamment sur ce marché. Concernant la consommation de vin, la part des vins importés a considérablement augmenté ces dix dernières années puisque de 1,5% du marché en 2003, elle est passée à 18,3% en 2012…
Quant à la part des vins français au regard des vins exportés elle a aussi augmenté passant de 34,4% à 47,8% en 2012. Avec près de la moitié des ventes en volume, la France est donc leader des vins importés sur le marché chinois et laisse assez loin derrière elle, l’Australie (12,7% des parts de marché) et l’Espagne (10%) compléter le trio de tête. Une croissance qui ne laisse pas présager une chute brutale et inattendue de la consommation des vins français en Chine, pour autant « émettre des prévisions sur la Chine est une mission presque impossible», tient à prévenir l’analyste.
Une protection géographique « Vin de Bordeaux » en ChineMais si le marché chinois est connu pour son potentiel, la Chine est également célèbre pour être le premier producteur de contrefaçons, vins compris. Face à cela, «des efforts sont faits par les autorités chinoises pour la mise en place d’un droit des marques, permettant de protéger les marques», assure Stéphanie Verschave, avocate chez Landwell & Associés. La clé selon elle, «déposer sa marque en Chine, dans sa version française et chinoise, et ce, avant même de commencer à commercialiser ou de tester un produit sur le marché chinois». Une prévention qui permettra à la fois de vendre sur le territoire chinois, mais aussi d’agir contre d’éventuelles contrefaçons.
Autre aspect positif mis en avant par Maître Verschave, l’existence d’un système de protection en fonction de la provenance. «L’appellation Cognac est reconnue en Chine depuis 2009, Champagne vient de l’être le 1er mai 2013, quant à Bordeaux, les CIVB travaille actuellement à sa reconnaissance.» indique l’avocate.
Mais pour autant, certaines difficultés ne sont pas à exclure, prévient-elle, et «l’utilisation frauduleuse d’une marque est vrai sujet». Il n’est en effet pas rare que des acteurs chinois mal intentionnés déposent une marque française en Chine, pariant sur son arrivée prochaine sur le marché chinois. Une stratégie, un véritable «business», selon, Stéphanie Verschave, qui ne laisse guère le choix au propriétaire français de la marque que de «racheter» celle-ci à son usurpateur s’il veut pouvoir vendre ses produits sous cette marque en Chine. Un sujet du droit des marques qui a suscité de nombreuses questions de la salle, soulignant tout l’intérêt de cette conférence pour les participants, tout autant que leur inquiétude en la matière.