Compétences et emplois industriels : Béarn et Bigorre


170 cursus de formation industriels ont été dénombrés sur le territoire d'industrie Tarbes Pau Lacq...

Image d'illustration : opérateur sur tour numériqueCCO
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 13/07/2021 PAR Solène MÉRIC

Le Territoire d’industrie Lacq Pau Tarbes, c’est une démarche territoriale et partenariale rassemblant dans un même élan, 10 intercommunalités de Béarn et de Bigorre, 2 départements (Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées), 2 régions (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), 7 filières structurantes et 350 personnalités associées. Objectif depuis juillet 2019 : accompagner la structuration des filières existantes ou d’avenir sur ledit territoire. Mais sans salariés ou formations adéquates, les belles ambitions pourraient rapidement tomber à l’eau. D’où le lancement d’une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales en février dernier. Le 9 juillet dernier a marqué un premier point d’étape, entre état des lieux et identification des enjeux.

Adapter les offres de formation, les actions d’accompagnement des entreprises et des salariés en matière d’emploi et de formation, ainsi que les démarches d’attractivité des métiers en tension, le tout au plus proche des besoins, voilà le triple objectif de la démarche de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territorialisées (GPECT) lancée par les partenaires du Territoire d’industrie Lacq Pau Tarbes. Le tout, bien sûr, de manière coordonnée à l’échelle de ce territoire.
Un défi qui ne manque pas d’ampleur dans le contexte jusque-là persistant du manque de vocation pour les métiers industriels, ajouté à celui d’une sortie de crise (espérée) qui pourrait se traduire par des restructurations importantes du tissu économique local, entraînant un véritable « mercato » professionnel, entre postes détruits, créés ou libérés…

Dynamique d’emplois et croissance : l’heure est à l’optimisme
Mais avant de chercher à prévoir, le Territoire d’industrie s’est dans un premier temps concentré sur la réalisation d’un diagnostic de terrain en termes d’emplois et de compétences dans les 7 filières concernées. « Au mois de mai, 130 entreprises ont été interrogées et 48 entretiens qualifiés ont été réalisés pour dresser ce diagnostic », signale Audrey le Bars, Directrice du projet Territoire d’industrie Lacq-Pau-Tarbes.

Au titre des enseignements du diagnostic, d’abord, et sans surprise, l’incontestable importance de l’emploi industriel sur le territoire. Les 7 secteurs ciblés par cette démarche recouvrent près de 37 0000 emplois, soit plus de 27% du total de l’emploi salariés. Et la dynamique de l’emploi est globalement positive (1,3 % en 2019), même si, à y regarder de plus près, certains secteurs (géosciences et énergies, la mécanique ou encore l’agriculture) présentent des dynamiques d’emploi plutôt négatives. Ingénierie, agroalimentaire ou chimie, s’affichent à l’inverse en développement.

Pour autant, l’heure est à l’optimisme : la grande majorité des entreprises (56%) ayant répondu à l’enquête anticipent une croissance de leurs activités dans les 3 ans à venir. Au global, plus de 700 recrutements sont en effet prévus sur cette période par les entreprises interrogées dans l’enquête. « Élargi à l’ensemble du tissu industriel du territoire, le potentiel de recrutement, pourrait donc être plus de deux fois plus élevé », estime le diagnostic. Quant aux profils recherchés, l’enquête démontre qu’ils sont à la fois de plus en plus techniques et souvent à la croisée de plusieurs champs d’expertise, les employeurs exprimant d’ailleurs davantage un besoin en termes de compétences et de niveaux de qualification plutôt que de postes ou de diplômes précis…

Plus de 175 cursus de formation industriels !
Autre message, moins positif, passé par les employeurs dans cette enquête : leur difficulté chronique au recrutement. Et le constat n’est pas nouveau. Précisément, 61% des entreprises interrogées font part « d’importantes difficultés » à recruter. Sont particulièrement concernées d’une part les entreprises de moins de 250 salariés et d’autre part, les activités de services aux industries, l’agriculture ou encore l’industrie mécanique et la métallurgie.

Des difficultés de recrutement pouvant être d’autant plus aggravées qu’un triple phénomène de concurrence se fait jour sur les fonctions supports : une concurrence inter-entreprises entre PME/TPE et grands groupes, plus attractifs ; une concurrence inter-sectorielle pour ce qui est des fonctions généralistes ou encore concurrence inter-territoire au sein du territoire d’industrie mais aussi à l’extérieur avec l’attrait de villes comme Bordeaux, Toulouse voire Paris.

Enfin, autre point révélé par cette enquête, le nombre impressionnant de cursus de formation initiale industriels existant sur le territoire d’industrie Lacq Pau Tarbes : plus de 175 cursus ont en effet été dénombrés à cette occasion ! « Une vraie surprise pour les acteurs du territoire qui n’avaient pas conscience, à commencer par les acteurs de la formation eux-même, d’un tel foisonnement d’offres », souligne Audrey Le Bars. Si tous les niveaux de formation sont ainsi proposés sur l’ensemble des secteurs, cette offre est pourtant peu attractive… « Remettre en exergue tout cela, faire en sorte que les acteurs de la formation eux-mêmes se connaissent ou encore travailler sur les parcours de formation entre ces différentes structures, sera bien sûr une des missions du Territoire d’industrie dans le cadre de ce GPECT », confirme-t-elle.

22 et 23 juillet : communication métiers et offres d’emploi
Une nécessité de renforcer l’interconnaissance entre entreprises et organismes de formation, qui rejoint l’ensemble des enjeux identifiés par les membres du territoire d’industrie pour la mise en oeuvre d’un projet stratégique qui permette à la fois de valoriser le potentiel d’emplois du territoire, et de prendre en compte les mutations de ces filières, au regard notamment des transitions énergétique et environnementale. Dans cette logique quantitative et qualitative de la gestion des emplois et des compétences, élus, industriels et reprénsentants de l’Etat sur ce territoire parlent d’une seule voix sur les autres enjeux à relever : adapter au mieux l’offre de formation, communiquer sur les secteurs et métiers industriels, de renforcer l’attractivité du territoire, travailler sur des possibilités de passerelles entre différents secteurs ou encore de construire des parcours d’insertion sécurisés, mais aussi accompagné au mieux les TPE et PME, sans oublier les demandeurs d’emplois, dans le maelström des dispositifs d’accompagnement existants, qu’ils soient techniques ou financiers… Autant d’axes et de pistes de propositions sur lesquels ont commencé à travailler les membres du territoire d’industrie le 9 juillet dernier, tant à Tarbes qu’à Pau.

Mais au regard de l’urgence de la situation, notamment sur ce qui est de la communication métiers auprès du grand public et des demandeurs d’emploi, une première action se tiendra les 22 et 23 juillet prochains à Pau, allées Condorcet. Sur place, notamment, le bus de la plasturgie et ses quelque 70 m2 de dispositifs interactifs et ludiques sur l’univers de la plasturgie et des composites, le parcours de découverte des métiers industriels, l’Odyssée de l’Industrie, proposé par l’UIMM, mais aussi des acteurs de l’emploi et des offres d’emplois.

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles