Crédit Agricole : une banque ancrée dans son territoire


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Publication PUBLIÉ LE 24/11/2018 PAR Emmanuelle Diaz

Ils étaient nombreux (près de 500) à s’être déplacés, jeudi soir au Palais des Congrès de Bordeaux, pour assister à la première soirée organisée par le Crédit Agricole à l’échelle de la Région. Un rendez-vous sobrement intitulé « Investissons » et lors duquel la banque a évoqué son action sur le terrain, aux côtés des entreprises locales. « En Nouvelle-Aquitaine, les fonds d’investissement du Crédit Agricole interviennent en capital auprès des entreprises sur tout le territoire. Nous sommes une banque régionale et l’avenir d’une telle banque n’existe que sur le territoire sur lequel elle exerce », précise Jack Bouin Directeur Général CA Aquitaine, mettant l’accent sur l’importance de la proximité avec ses clients. « Notre mission est d’accompagner ceux qui vivent et entreprennent sur ce territoire, d’accompagner les entreprises, de développer les filières pour favoriser l’accroissement de l’activité et donc de l’emploi. Toutes les banques savent faire du financement. Nous, nous franchissons un palier supplémentaire en prenant des participations dans les entreprises et en les aidant à développer leurs fonds propres pour pouvoir favoriser leur développement ». Une intervention en fonds propres de la banque, qui favorise les initiatives et lui permet d’être présente à tous les stades du cycle de vie de l’entreprise : création, accélération, développement, transmission, voire retournement quand les choses vont moins bien. « Autre raison essentielle du capital investissement : le maintien sur leur territoire d’origine, des centres de décision des entreprises », toujours pour favoriser l’emploi local et éviter que des sociétés ne soient victimes de financeurs excentrés, étrangers à la réalité du terrain et peu enclins à respecter les souhaits de l’entrepreneur.

Un point de vue largement soutenu par Alain Rousset : « Ce qu’il y a de plus important dans l’entreprise, ce sont les hommes et les femmes qui y travaillent. Et un des principaux problèmes des entreprises en France, aujourd’hui, ce n’est pas le licenciement, c’est le recrutement. Même si notre région est devenue une des plus attractives de France, notre démarche n’est pas simplement d’apporter des moyens financiers, mais aussi de « dés-isoler » le chef d’entreprise ; de créer des écosystèmes professionnels pour faire en sorte qu’entre le monde de la formation, de la rechercher, du transfert de technologie (…), nous puissions avancer ensemble », poursuit le Président de Région, avant de préciser que «  selon les chiffres de la Banque de France, la NA créé quatre fois plus d’emplois industriels que la moyenne nationale ». Une Région qui a d’ailleurs mis en place un budget sur ses fonds propres, qui est un des premiers (à l’échelle des Régions), sur l’accompagnement des entreprises et sur la recherche, permettant ainsi de venir en aide à 2500 entreprises par an. Un dispositif notamment destiné à lutter contre une offre trop centralisée : « avec le système des Caisses de Dépôt, l’épargne remonte à 80% sur Paris. On a un vrai problème en France sur le fléchage de l’épargne ».

Une banque « partenaire »

Mais quid de la réticence de certaines entreprises, surtout familiales, quant à l’ouverture de leur capital à un investisseur extérieur ? « Ce n’est pas une décision facile, souvent une rupture historique », précise Jack Bouin. « Mais avec le CA, ce n’est pas un financier, qui arrive, mais un partenaire stratégique », poursuit-il, notant que la banque intervient toujours de « façon minoritaire » et n’est « jamais intrusive ». « Ce n’est pas la fin de l’indépendance mais l’apport de moyens qui vont permettre de renforcer un peu plus l’autonomie des décisions, l’action, le développement. Le déclencheur, dans une entreprise familiale de l’intervention en fonds propres d’une banque comme le CA, c’est de s’apercevoir que le banquer est prêt à aller plus loin que le simple financeur. L’idée étant aussi de pouvoir prendre des risques et d’accompagner pleinement les entreprises ». Ce qu’a bien compris Dominique Coutière, PDG de Gascogne, groupe centenaire, « emblématique de la Région », spécialisé dans le bois-papiers-emballages et qui en 2012-2013 connaît une mauvaise passe. « Il perdait 2M€ chaque mois et avait souffert d’un manque d’investissement significatif », note-t-il. Une embellie s’amorce progressivement grâce au CA « une des banques importantes de Gascogne » et un programme de 100M€ sur trois ans renouvelé en 2017. « On est dans le vert mais pas encore au niveau. On a trente ans à rattraper », confie avec optimisme le dirigeant.

Un réseau et des conseils

Une aide qui ne se limite d’ailleurs pas à l’apport financier, le CA pouvant aussi apporter à l’entrepreneur une bonne connaissance des entreprises de sa filière sur le territoire concerné, voire le faire bénéficier de son réseau. «Nous avons une approche des entreprises de la filière qui est souvent complémentaire de celle du chef d’entreprise. Par ailleurs, nous sommes dotés de moyens et de compétences acquises au fil du temps, sur tous les types de filières alors que beaucoup d’autres fonds sont spécialisés », précise le dirigeant dont la banque met aussi un point d’honneur à intervenir sans fixer à l’avance un taux de rendement de l’investissement ; l’intérêt étant de pouvoir agir dans la durée. Une approche humaine qui séduit et met en confiance, comme le confirme Marc Loisel, DG de Sorégies, (Vienne), une des plus importantes Sociétés d’Économie Mixte de France dans la distribution d’électricité et de gaz. « Nous investissons actuellement dans la production, notamment les énergies renouvelables. Notre but étant d’être capable de produire 50% de l’énergie que nous utilisons, par ces moyens en 2025. On a donc besoin de recourir à un financement long. En plus, la production hydraulique varie de plus ou moins 30% selon les années. Il nous fallait des financements adaptés », confie le jeune chef d’entreprise qui a été financé par le CA à hauteur de 50M€ en octobre dernier.

Premier financeur de l’économie nationale, le Crédit Agricole est actuellement présent dans le capital de 150 entreprises de Nouvelle-Aquitaine pour un montant de 200M€. Acteur historique du capital investissement régional, il intervient dans toutes les grandes filiales de la Région (Industrie, agriculture, agro-alimentaire, transition énergétique, viticulture, santé, tourisme, nouvelles technologies…) et soutient les entreprises innovantes, en lien avec le Village by CA, en NA.

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